Le garçon aux pieds à l’envers

Disparaître dans un village aussi petit que Saint-Sévère est hautement improbable. Pourtant, en cette journée de canicule, Joey Laforme est introuvable. Adrienne Ferron, 14 ans, est la seule à remarquer l’absence de sa petite voisine, dont les géniteurs d’ailleurs, ne gagneraient jamais le trophée de parents de l’année. Selon sa conception exclusive de l’amitié, Adrienne voit d’abord dans cette disparition un prétexte convaincant pour passer du temps avec son amie Léonie, venue spécialement de la ville afin de l’aider à y voir plus clair. Avec comme seuls indices le sac à dos de Joey et la réception d’étranges textos, les deux amies sont vite persuadées qu’il n’est pas seulement question d’une mauvaise blague : la petite est réellement en danger !

Voilà un livre auquel je ne m’attendais pas et qui m’a tellement happée que je l’ai lu en quelques heures.

Saint-Sévère est un tout petit village. Adrienne a 14 ans. Sa petite voisine Joey, qui venait de lui envoyer un message demandant de l’aide, a disparu. La famille de la petite semble ne pas s’inquiéter qu’elle ne soit plus là. L’auteur aborde à travers le personnage de Joey, le quotidien difficile d’une famille dysfonctionnelle. Adrienne profite de cette disparition pour passer du temps avec sa meilleure amie Léonie. Les filles partent à la recherche de Joey. Un journal trouvé dans le sac à dos abandonné par la fillette et quelques textos étranges leur servent d’indices. Quand un vieil ami d’enfance d’Adrienne surgit et qu’elles font la connaissance sur internet d’un chasseur de démons, cette disparition prend une toute autre tournure…

Cette histoire est étonnante et intrigante, avec l’enquête autour de la disparition de Joey et de la réapparition d’un ami d’Adrienne. Et il y a Corinna qui flâne dans les parages, déçue d’être la troisième amie insignifiante de leur trio. L’auteur avait un don pour raconter les amitiés difficiles et parfois décevantes de l’adolescence, entre les rapports de force, les rivalités et les différences d’âge. C’est un aspect touchant du roman, car il n’est pas toujours facile de se tailler une place dans un groupe d’amis. 

Le roman a aussi un aspect « paranormal » qui frôle parfois la légende. Ça m’a beaucoup plu, parce qu’on veut forcément en savoir plus. C’est intrigant et, mélangé à l’enquête des adolescents, ce roman s’avère finalement très prenant. J’ai beaucoup aimé cette histoire! J’ai apprécié également que le roman se déroule en région et que des passages mettent en scène des textos et des forums de discussion.

« Il se souvint que son destin était de combattre les créatures des ténèbres. »

Je ne m’attarderai pas sur la polémique (que je ne comprends pas) entourant la publication de ce livre et le triste décès de son auteur. J’ajouterai par contre que, pour œuvrer en bibliothèque depuis des années, je suis contre la censure et je me réjouis chaque fois qu’un livre pointé du doigt est emprunté. Les lecteurs, jeunes et moins jeunes, sont intelligents. Les livres sont là pour élargir l’esprit et permettre à chacun de se forger une opinion. J’ai d’ailleurs prêté ce roman la semaine dernière et il a beaucoup plu. Je vous le conseille!

Le garçon aux pieds à l’envers, Les chroniques de Saint-Sévère, François Blais, éditions Fides, 320 pages, 2022

La foire des ténèbres

Quelques jours avant Halloween, la foire est arrivée à Green Town en pleine nuit, dans un train mystérieux. Jim et Will ont entendu le chant de l’orgue et le sifflet du train, ils ont vu la foire débarquer. Seuls témoins d’événements inquiétants, ils savent qu’elle a de noirs desseins. Un carrousel qui, en tournant à rebours, inverse le cours du temps, la plus belle femme du monde endormie dans un bloc de glace, un homme qui a le pouvoir d’exaucer les vœux les plus fous… Telles sont les attractions de cette foire de cauchemar.

J’adore lire Bradbury à l’approche de l’Halloween. Plusieurs de ses romans proposent un univers qui fonctionne bien en cette période de l’année. J’étais donc très contente de retrouver sa plume cette année encore. La foire des ténèbres est un roman magnifique sur les peurs, l’adolescence et le fait de vieillir.  Ray Bradbury nous offre une atmosphère onirique et une plume poétique bien différente de ce qu’on peut lire généralement dans le même genre.

« Minuit donc! Les pendules de la ville trottinaient vers une heure, puis vers deux, trois et enfin l’aube. Chaque sonnerie des grands carillons secouait la poussière des vieux jouets entassés dans les greniers et faisait surgir des rêves d’horloges dans tous les lits où dormaient des enfants. »

À quelques jours de l’Halloween, une foire arrive à Green Town en pleine nuit. Jim et Will qui sont amis et voisins, entendent le bruit de l’orgue et du train et assistent à l’arrivée de la troupe. Une foire étrange, qui donne froid dans le dos. Quand le marchand de paratonnerre disparaît, puis l’institutrice, que les deux amis font la connaissance des personnages qui peuplent la foire, ils commencent à être effrayés. Cette foire propose de drôles d’attractions: un carrousel qui permet d’inverser le cours du temps, une femme magnifique endormie dans la glace, un homme électrique qui ressuscite, des manèges en réparation qui ne le sont pas vraiment, une sorcière qui survole la ville en ballon… Le décor est planté pour une Halloween mystérieuse et effrayante!

« Il faut se méfier des gens d’octobre. »

Avec l’aide du père de Will, Charles, gardien de la bibliothèque, les deux garçons vont tenter de comprendre ce qui se passe dans leur ville et essayer de survivre. J’ai adoré la relation entre Will et son père. C’est un homme rêveur et secret, qui a eu son fils tard. C’est un homme blessé qui vit mal le fait de vieillir. Ce rapport au temps, contrastant avec la jeunesse des adolescents et avec ce que propose la foire, est intéressant. Les forains tenteront d’en profiter, en croyant qu’il est une proie facile. Tout comme les deux garçons.

Le livre est construit en trois parties, de façon à suivre l’évolution et les déplacements de la foire des ténèbres: Arrivées, Poursuites, Départs. L’histoire évolue autour de ces grands axes, selon les péripéties que vivent Will et Jim, accompagnés de Charles qui deviendra un personnage important et attachant, malgré sa douce mélancolie.

« Will se dit que dans peu de temps la lumière s’allumerait à la fenêtre de la bibliothèque, à l’autre bout de la ville. Quand les rivières débordaient, quand le feu tombait du ciel, qu’il faisait bon se réfugier dans la bibliothèque, dans ses salles innombrables, au milieu de ses livres! Et, avec un peu de chance, personne ne vous y retrouverait. »

Gardien et concierge de la bibliothèque, il vit un peu dans son monde, jamais bien loin de toutes les légendes qui se matérialiseront devant lui. Le père et le fils ont des points en commun: pendant que le père profite de la bibliothèque la nuit, son fils s’évade par la fenêtre avec son ami.

« En regardant les deux garçons disparaître, Charles Halloway réprima une furieuse envie de courir avec eux, de tout abandonner. Il savait ce que le vent leur apportait, où il les emmenait… vers tous ces endroits secrets qui cessaient de l’être quand on avait grandi. »

Avec ce livre, Bradbury puise dans les peurs ancestrales et les vieux mythes pour créer une foire des ténèbres terrifiante. Au fil des pages, on a l’impression d’être dans un rêve, sombre, brumeux. Chaque fois, c’est particulier. On retrouve un peu le même genre d’univers que dans L’arbre d’Halloween ou Le pays d’octobre. Des livres parfaits en cette saison. Avec La foire des ténèbres, Bradbury pose un regard plein de poésie sur la vie et le passage du temps.

Lire un Bradbury est toujours un petit bonheur et ce livre n’a pas fait exception. Un auteur qu’on devrait lire et redécouvrir, assurément!

La foire des ténèbres, Ray Bradbury, éditions Folio, 416 pages, 2006

Les oiseaux

Au cœur de la nuit, le vent d’est cingle la falaise. Entre deux rafales, des nuées d’oiseaux cognent aux vitres. Mais ce n’est pas la peur qui les précipite avec une telle force vers le monde des hommes… On retrouvera ici – et pas moins terrifiant – le récit qui inspira son chef-d’œuvre au maître de l’angoisse, Alfred Hitchcock. Dans les autres nouvelles de ce recueil, l’horreur se fait plus insidieuse, le fantastique à peine étranger au réel. Il suffit d’un pommier à forme étrangement humaine, ou d’une ouvreuse de cinéma qu’un jeune mécanicien a envie de suivre après la séance… Et la grande romancière anglaise, auteur de Rebecca et L’Auberge de la Jamaïque, nous entraîne vers le mystère à petits pas, à petites touches, au gré d’une écriture subtile, singulièrement moderne.

J’ai acheté ce livre en 2007 dans une vente de bibliothèque. Il n’avait jamais été emprunté et de mon côté, j’aurai mis des années à le lire, alors que j’aurais dû le lire bien avant! Je voulais revoir le film pour le défi Octobre Halloweenesque et c’est ce qui m’a donné envie de me plonger dans le livre.

Il s’agit en fait d’un recueil de sept nouvelles dont la première, Les oiseaux, a inspiré à Alfred Hitchcock le film du même nom. Daphné du Maurier excelle dans l’art de créer de petits mondes qui se suffisent en eux-mêmes. Je crois que ceux qui disent ne pas aimer les nouvelles parce qu’elles ont un goût d’inachevé, pourraient très bien apprécier les histoires de Daphné du Maurier. 

Ce sont d’excellentes nouvelles, très prenantes, que j’avais du mal à lâcher. Elle a le talent de créer des atmosphères un peu mystérieuses, des événements intrigants qui nous pousse à tourner les pages. J’ai lu ce recueil de 446 pages en quelques heures à peine. On est facilement happé par les univers qu’elle nous présente. 

Toutes les nouvelles sont fabuleuses, parfois teintées d’un peu de fantastique. En fait, les éléments mystérieux sont plutôt des événements qui surviennent et se fondent dans le quotidien, mais qui, accumulés deviennent inquiétants ou étonnants.

J’ai adoré les sept histoires, qui sont pourtant très différentes, mais qui sont excellentes. Que Daphné du Maurier nous parle d’attaques d’oiseaux, de pommier inquiétant, d’une étrange rencontre dans un cinéma, d’une famille bizarre ou d’un suicide inexpliqué, tout est bon, notre curiosité est piquée rapidement. La qualité est au rendez-vous.

Si vous aimez les histoires un peu mystérieuses, mais sans tomber dans le glauque, ou que vous êtes sensibles aux atmosphères, ce recueil est pour vous. Je ne m’attendais pas à ce que ce soit aussi bon. Je me suis d’ailleurs demandée pourquoi ce livre n’était pas plus souvent lu. Ces histoires méritent d’être découvertes, tout comme le travail de l’auteure. Rebecca par exemple ou L’auberge de la Jamaïque sont de très bons romans!

Une excellente lecture que j’ai vraiment eu du mal à lâcher!

Les oiseaux, Daphné du Maurier, éditions Le livre de poche, 448 pages, 1995

Le portrait

Clémence Deschamps, vingt-deux ans, institutrice dans une école de rang, rêve d’échapper à son existence monotone. Un jour, une annonce dans La Presse attire son attention: «Veuf cherche gouvernante pour son fils de onze ans à la santé fragile.» Clémence effectue le voyage jusqu’à une demeure fastueuse d’Outremont, où elle fait la connaissance du Dr Levasseur et de son fils Tristan, un garçon d’aspect frêle pour lequel elle se prend aussitôt d’affection. Elle est saisie par le portrait d’une belle femme au sourire mélancolique et apprend qu’il s’agit de la défunte épouse de son nouveau patron. Dans les nuits qui suivent, Clémence est témoin d’événements étranges. Très vite, la jeune gouvernante pressent qu’un mystère entoure la mort de Jeanne Levasseur. Un indice la mène à découvrir que la sœur jumelle de Jeanne aurait été internée à l’asile Saint-Jean-de-Dieu. Mais, telles des poupées gigognes, une vérité en cache une autre, encore plus terrifiante…

Le portrait est un roman qui m’intriguait et que j’étais curieuse de découvrir, même s’il est différent de mes lectures habituelles. Il s’agit d’un roman d’époque, doublé d’un mystère et d’une histoire familiale pleine de secrets. 

Nous sommes en 1931. Clémence est une jeune institutrice, dans une école de rang, mais elle rêve de tout autre chose. Elle répond donc à une annonce dans le journal, celle d’un veuf qui recherche une gouvernante pour son fils à la santé fragile. Sa candidature est acceptée et elle est embauchée.

La demeure du Dr Levasseur est somptueuse, son fils est brillant, mais l’atmosphère est particulière. Il y a quelque chose de dérangeant dans cette demeure. Elle découvre alors un portrait d’une très belle femme, la défunte épouse de son employeur. À partir de ce moment, des choses étranges surviennent. Quelle est cette silhouette aperçue dans le jardin? Pourquoi la cuisinière se ferme comme une huître quand Clémence pose des questions? La dynamique familiale et le caractère du Dr Levasseur la pousse à vouloir en savoir plus. La mort de Jeanne Levasseur semble nimbée de mystère. Et Clémence a bien l’intention de découvrir pourquoi.

« La maison, qui lui avait paru si accueillante au début, distillait une menace, comme si des yeux invisibles et hostiles camouflés derrière les murs suivaient chacun de ses mouvements. »

L’arrivée de la gouvernante est d’abord un prétexte pour aborder l’histoire inquiétante de Jeanne et son décès mystérieux. Plus Clémence cherche à découvrir la vérité, plus les événements qui se sont produits nous sont dévoilés. Et plus ils sont terrifiants.

Roman psychologique avec une touche de roman d’époque, ce livre a su me happer avec son histoire qui s’avère assez effrayante d’un point de vue humain. Pas parce qu’il y a des fantômes et des manifestations surnaturelles, mais parce que l’histoire se referme peu à peu sur Jeanne et son destin. Le résumé m’intriguait beaucoup et j’ai été heureuse de lire cette histoire.

J’ai aimé ce roman parce qu’il a su m’amener là où je ne m’attendais pas à aller. Et parce que je voulais vraiment connaître la fin! C’est efficace et j’ai passé un bon moment de lecture. Si vous aimez les romans psychologiques et les situations inquiétantes, mais sans le côté fantastique ou horrifique (du moins, pas au sens où on l’entend), je vous conseille ce livre. Une bonne lecture!

Le portrait, Suzanne Aubry, éditions Libre expression, 288 pages, 2023

Motel Mystère

Emblématiques ou noyés dans le paysage urbain, les hôtels et les motels fourmillent d’histoires qui ne demandent qu’à être racontées. Annie Richard, alias la dépoussiéreuse de crimes, et son acolyte d’enquête, Jean-­Philippe Rousseau, nous entraînent dans une dizaine d’établissements québécois qui ont été le théâtre d’événements insolites. Avec minutie, ils déterrent les faits et méfaits survenus dans ces lieux qui sont loin d’être synonymes de repos. Du prestigieux Château Frontenac aux motels en bordure d’autoroute, au détour d’un corridor ou dans la quiétude d’une chambre feutrée, ils nous rappellent que tout peut survenir pendant notre sommeil… même le pire.

Je suis une grande fan du travail d’Annie Richard et de Jean-Philippe Rousseau. J’adore leur balado Rétro Crimes, qui nous amène dans des histoires criminelles et inquiétantes dans les archives historiques. J’adore l’émission Sur ta rue, où l’on découvre l’histoire inconnue de lieux de chez nous. Et j’avais adoré le livre La dépoussiéreuse de crimes. Avec Motel mystère nous plongeons cette fois dans le monde des motels et hôtels du Québec… et leurs histoires inquiétantes. Oserez-vous pousser la porte?

Les deux auteurs nous font visiter dix hôtels de Montréal à Québec, en passant par Chicoutimi, Grand-mère, Drummondville, Como et Val-d’Or. On se promène aussi dans le temps, des années 1800 jusqu’à tout récemment. Certaines histoires parlent de crimes, d’enlèvements, d’incendies, d’Ovnis, de fantômes, de suicides, d’amnésie, de vols et de sauvetages. On visite au passage l’un des plus vieux hôtels de Québec. On découvre une auberge qui était le lieu de rassemblement des patriotes. Et on réalise que l’issue de la Seconde Guerre mondiale aurait pu être bien différente n’eut été de la vigilance d’un jeune soldat lors de son passage au Château Frontenac…

Certaines affaires criminelles sont fascinantes et on a beaucoup d’informations et de contenu, alors que d’autres sont plutôt anecdotiques et survolées. Chaque chapitre nous propose l’histoire d’un nouveau motel. On y croise des personnalités connues, allant de Guy Lafleur à Sarah Bernhardt, en passant par le tueur Dr. Cream (dont j’ai adoré la biographie de Dean Jobb lue cet automne), le groupe The Who, Robbie King ou alors Wilfrid Derome, qui a fondé le premier laboratoire médico-légal en Amérique du Nord (le livre de Jacques Côté sur ce sujet est d’ailleurs fabuleux).

J’ai passé un excellent moment avec Motel mystère qui nous permet de découvrir des histoires criminelles et mystérieuses en lien avec le monde des motels. J’aime ces livres d’histoire criminelle qui reprennent des événements autour d’une même thématique. C’est intéressant à découvrir et ça nous fait voir les motels et les hôtels d’un œil différent. Des lieux toujours propices à des histoires étonnantes!

Motel Mystère. Histoires inquiétantes pour clients téméraires, Annie Richard, Jean-Philippe Rousseau, éditions de l’Homme, 240 pages, 2023

Adlivun

1847, Angleterre. La Mary Céleste, navire du capitaine Briggs, est accosté au port de Douvres. Les autorités britanniques sont à la recherche d’hommes assez téméraires pour retrouver l’Erebus et le Terror, deux vaisseaux d’exploration disparus il y a un peu plus d’un an lors d’une expédition en Arctique. Motivés par une belle récompense, Briggs et son équipage décident d’entreprendre la mission de sauvetage. Mais une fois arrivés en terre inuite, ils tombent sur un navire fantôme, trop petit pour être l’Erebus ou le Terror. Leur périple prend alors une tournure inattendue…

Vincenzo Balzano crée des bandes dessinées atypiques que, personnellement, j’apprécie beaucoup. J’avais beaucoup aimé Clinton Road du même auteur et j’avais hâte de découvrir ce livre-ci, surtout qu’il aborde la disparition des bateaux de l’expédition de Franklin, un thème sur lequel j’adore lire.

Cette superbe bande dessinée se déroule en 1847. Nous sommes en Angleterre, alors que les autorités cherchent à recruter des volontaires pour partir sur les traces des bateaux de Franklin portés disparus: l’Erebus et le Terror. Briggs, un capitaine mystérieux qui cache bien des choses, décide d’entreprendre les recherches et part sur le Mary Celeste. En arrivant sur place, l’équipage fait des découvertes déroutantes…

« Fuyez loin d’ici! Pauvres fous! »

L’auteur a un style très particulier qui me plait beaucoup. Son dessin est étrange et onirique. L’atmosphère dans laquelle baigne l’histoire est toujours mystérieuse et inquiétante. Ce n’est pas une histoire linéaire et on peut s’amuser à en faire plusieurs interprétations. C’est surtout une lecture d’ambiance et si on est sensible à ce genre particulier, Vincenzo Balzano est assurément un auteur à découvrir. Clinton Road était aussi un peu dans le même genre, même si le sujet était totalement différent. Chez Balzano, tout se joue sur les impressions et l’ambiance mystérieuse qui plane dans l’air.

Les thèmes qu’il utilise dans ses bandes dessinées sont intrigants. Ici, il mélange la légende et les histoires terrifiantes en lien avec les naufrages. Franklin et le naufrage de ses bateaux ont marqué l’histoire. Il faut savoir que Briggs et le Mary Celeste ont aussi existé. Il est intéressant de lire sur ces deux événements puis de voir ce que Balzano en a fait dans Adlivun. Son interprétation de ces événements est intéressante.

J’aime définitivement beaucoup son travail puisqu’il nous plonger dans des lieux sombres et inquiétants, où le lecteur n’est jamais sûr de rien. Une belle découverte!

Adlivun, Vincenzo Balzano, éditions Ankama, 168 pages, 2022