Heartstopper t.2: Un secret

Voici l’histoire de deux lycéens. Deux amis qui ont appris à se connaître, à s’apprécier. Puis un baiser a tout fait basculer. Un baiser et Nick a paniqué.
Il aime Charlie. Il veut être avec lui. Mais est-il prêt à affronter le regard des autres ? Cette question, il ne peut la résoudre seul. Heureusement, Charlie est à ses côtés. Et, ensemble, main dans la main, ils vont avancer.

Voici le second tome de la série Heartstopper. J’avais adoré le premier tome, dont j’avais trouvé l’atmosphère douce et bienveillante particulièrement belle. L’histoire de Charlie et Nick est empreinte de douceur même si les sujets qui sont abordés ne sont pas toujours faciles. Je crois que c’est la façon dont l’auteur amène ses personnages, le développement de leur relation et les beaux moments qu’ils passent ensemble qui font de ce roman graphique un petit plaisir de lecture. 

Ce second tome s’ouvre sur le malentendu qui terminait le premier tome. Charlie est dans son lit, torturé par ce qui s’est passé entre lui et Nick, alors qu’il s’est senti idiot et délaissé. Nick ne dort pas non plus. Il n’arrive pas à écrire à Charlie et à lui expliquer comment il s’est senti. La meilleure façon de régler tout cela: en personne. Et ensemble.

Nick est en pleine crise identitaire. Ce qu’il ressent le tourmente même si ça le rend heureux. Il doit faire taire la petite voix dans sa tête au profit de ce que ressent son cœur. Ce qui est beaucoup plus facile à dire qu’à mettre en pratique, surtout qu’il appréhende les réactions de son entourage. 

Malgré tout, la relation entre Charlie et Nick avance et évolue, dans le secret. Ils restent discrets, du moins ils le pensent. Nick ne sait pas encore clairement ce qu’il veut même si au contact de Charlie on dirait qu’il pétille. Il a beaucoup de chemin à faire, mais a envie de se rapprocher de Charlie et de son univers. Rencontrer ses amis est peut-être le premier pas à franchir.

Entre les premières fois qui sont par moments empreintes de timidité et les beaux moments qui bouleversent un peu le cœur, Nick et Charlie tentent de construire quelque chose qui leur est propre et qui leur ressemble, un petit pas à la fois. 

Toujours beau et agréable à lire, ce second tome de l’histoire de Nick et Charlie est réconfortant, tout comme le premier. On voit leur relation changer et évoluer. Charlie est heureux d’aimer quelqu’un qui l’aime réellement en retour et Nick apprend à faire des choix pour lui-même, même s’il ne s’y prend pas toujours de la meilleure façon. Leur histoire est belle et touchante. Les dessins, toujours si simples, véhiculent pourtant beaucoup d’émotions. 

Heartstopper est mon petit plaisir graphique que j’ai toujours beaucoup de plaisir à retrouver. Cette histoire en est une d’amour, de courage et d’identité. Une belle lecture!

Le roman graphique est complété par quelques petits plus en fin de volume. On y retrouve des portraits des personnages, des extraits du journal intime de Charlie ainsi qu’une mini BD sur l’histoire de Tara et Darcy, des personnages secondaires de Heartstopper. 

Mon avis sur le tome 1.

Heartstopper t.2: Un secret, Alice Oseman, éditions Hachette, 320 pages, 2020

Catamount t.4: La rédemption de Catamount

Traqué par les shérifs, poursuivi par les chasseurs de primes, Catamount est devenu plus sauvage que la bête fauve qui l’a sauvé à sa naissance. Sur le chemin de sa fuite, la rencontre d’une vieille dame au cœur de porcelaine va lui offrir une chance de se racheter. Une dernière chance…

Catamount est une série de bandes dessinée librement adaptée de l’œuvre d’Albert Bonneau. Ils s’agit de western aux dessins très détaillés et magnifiques, qui suivent le destin de Catamount, un nouveau-né rescapé d’une tuerie, en pleine conquête de l’Ouest. Au fil des tomes, Catamount grandit avec une soif de vengeance pour sa famille décimée. On le voit évoluer comme le font les personnages de western, entre les querelles et les guerres.  La rédemption de Catamount est le quatrième tome de la série. Les autres tomes m’avaient beaucoup plu et celui-ci poursuit bien la série. Il déborde d’action!

« La Big Blue, affluent de la Canadian River n’est pas une rivière calme et limpide. Elle sépare deux états: le Kansas et le Texas. Et plus précisément le Canton d’Amarillo et celui de Tuscosa. La Big Blue est une véritable frontière, dangereuse et inquiétante. La traverser est un challenge périlleux… »

Cette bande dessinée est en fait un western assez classique, avec un personnage que j’aime beaucoup. On s’attache à lui puisqu’on le suit de l’enfance à l’âge adulte. Ici, Catamount est recherché. Il a tué l’homme responsable de la mort des membres de sa famille et sa tête est mise à prix. Il croisera sur sa route des personnages qui vont lui donner un coup de main. Il tentera de leur rendre la pareille en retour. J’ai beaucoup aimé Paquita Mendez, une femme qui mène d’une main de fer ses affaires et sa ferme, le jeune William et la vieille dame qui accueille Catamount. Les personnages secondaires sont très intéressant dans cette histoire.

Ayant vécu le massacre de sa famille et étant au cœur de guerres entre différents clans, l’histoire de Catamount est prenante et les dessins sont beaux et détaillés. Je ne lis pas énormément de western, mais j’aime bien en découvrir de bons de temps à autres, surtout quand ils sont bien menés. C’est le cas de cette série avec laquelle je passe toujours un bon moment.

À noter que le premier tirage de ce tome comporte un beau cahier graphique en fin de volume, avec des dédicaces, des affiches, les couvertures des romans d’Albert Bonneau et d’autres croquis.

Ce tome termine le premier cycle, je suppose donc qu’il y aura d’autres tomes éventuellement. Je l’espère!

Mon avis sur les autres tomes:

Catamount t.4: La rédemption de Catamount, Benjamin Blasco-Martinez, Gaet’s, d’après Albert Bonneau, éditions Petit à Petit, 64 pages, 2021

Ma cabane

C’est une petite maison, posée dans un décor de montagne. Olivier en tombe amoureux. Il va y revenir, faire des retraites, en prendre soin comme d’une personne. Cette cabane, c’est sa forêt de Sibérie. Son asile. C’est un cri de révolte autant qu’un cri d’amour. Un endroit qui l’aide à vivre. Un rêve de gamin. Avec lui, nous ressentons l’épaisseur de la nuit comme celle du silence, nous éprouvons le froid et le parfum des petits matins. Nous vivons ce désir qui est en chacun de nous, celui d’une échappée sauvage dans laquelle enfin se retrouver.

Ma cabane est un court récit qui, dès les premières phrases, m’a tout de suite plu. Dans ce livre, Olivier Garance nous parle de la cabane comme d’un refuge et d’un lieu de bonheur. Une façon de s’échapper du monde pour mieux se recentrer sur soi. C’est écrit sans prétention, avec simplicité et je l’ai lu d’une traite. C’est un livre dans lequel on est bien. Cette sensation m’a suivie tout au long de ma lecture.

L’histoire avec la cabane débute un beau jour, en haut d’une montagne et tout au bord d’un sentier. Olivier découvre alors une cabane. Elle sert de lieu de passage aux randonneurs et d’abri pour les bergers de passage dans le coin. La clé est sur la porte. Il y entre. S’y retrouve. Et cette cabane devient « sa » cabane.

« Quand je l’ai vue, accrochée à la montagne, au bout du sentier, elle m’a ému. À l’abandon, entre terre et ciel, elle semblait ne rien attendre. Une toute petite maison posée sur un tapis de brume, dans un décor trop grand. L’un de ces paysages qui vous lavent le fond des yeux. »

Dans cet ouvrage, Olivier nous raconte son enfance, ses premiers souvenirs en camping avec son père, ses problèmes, ses colères, ses crises d’angoisse et son anxiété. Sa difficulté à vivre sereinement. Pourtant, ce récit parle bien de la place qu’occupe la cabane dans la vie de l’auteur. Le texte n’est absolument pas larmoyant ou plaignard. Son histoire personnelle sert essentiellement à remettre en contexte son désir de liberté et de nature, sa recherche d’un lieu « à lui ». Une échappée, à l’écart d’une vie qui n’est pas toujours facile. Le goût d’une forme de simplicité, de vie plus tranquille même si le travail physique y est plus difficile. Tout ce qu’évoque la cabane. La différence entre l’agitation quotidienne « en bas » et la vie en solitaire en haut de la montagne.

L’auteur offre plusieurs clins d’œil à de nombreuses références culturelles d’histoires de cabanes, de nature et d’expéditions au bout de soi-même. Des références qui me parlent aussi bien qu’à l’auteur: Sylvain Tesson, Christopher McCandless, Mike Horn, Peter Wohlleben en passant par Tom Sawyer et Il danse avec les loups. L’amour qu’a Olivier Garance pour les arbres et les chiens m’a beaucoup touchée, puisque que je le partage aussi.

« Un paysage n’existe que parce qu’il est observé avec ses propres émotions. »

J’ai trouvé ce texte très beau, raconté avec beaucoup d’humilité. Je me retrouve dans ce bonheur d’un lieu en pleine nature. Ma cabane est un très beau texte, simple et juste. C’est tout ce qu’il me fallait. Je vous en conseille la lecture, assurément. 

Ma cabane, Olivier Garance, Delphine Saubaber, éditions Pocket, 120 pages. 2021

La Montaison

Avez-vous déjà vu les saumons remonter une rivière? C’est quelque chose d’impressionnant! Autrefois, les saumons vivaient dans l’océan. Un printemps, il se passa quelque chose d’étrange qui allait changer le cours de l’histoire.

Une petite lecture qui se veut un clin d’œil à Michel Noël qui nous a quitté le 12 avril, un auteur que j’apprécie beaucoup. J’ai choisi ce livre parce qu’il était dans notre bibliothèque depuis un bon moment. J’avais très envie de le lire et avec le départ tout récent de Michel Noel, j’ai eu envie de lire un de ses textes pour lui rendre hommage. Ce court livre est classé pour la jeunesse, mais permet à tous de se plonger dans une légende innue.

Le livre raconte donc la vieille légende amérindienne de la montaison, soit la raison pour laquelle les saumons remontent la rivière. Une petite fille, Matak, impressionnée par les sauts des saumons dans la rivière, va chercher son grand-père pour lui montrer ce qui l’impressionne grandement. Les plus âgés se font un devoir de transmettre leurs légendes et leurs histoires, afin d’accompagner les enfants dans leur découverte de leur environnement. Le grand-père Nemesh va donc en profiter pour raconter aux enfants ce qui pousse les saumons à remonter la rivière.

« -Nemesh, suis-moi, j’ai quelque chose d’extraordinaire à te montrer.
Ils marchent tous les deux vers la rivière Mishrashipu qu’il connaît comme le fond de sa poche. Nemesh est un homme de rivière, ami de l’eau, des poissons, des canards et des outardes. »

Cette histoire narre la rencontre du chef spirituel innu avec le grand esprit du saumon afin de faciliter la pêche pour son peuple. L’auteur nous plonge dans les légendes des Premières Nations et dans leurs coutumes. C’est un joli texte très intéressant, qui nous apprend des choses sur ce voyage dans les rivières effectué par les saumons.

« La mélodie magique, envoûtante, enchante les humains, les animaux, la forêt tout entière. Le maître de tambour, soutenu et porté par son peuple et la puissance de son chant, ferme les yeux. Son esprit léger comme du duvet quitte son corps, vole comme un puissant oiseau. Le vent joue dans ses cheveux et glisse sur son visage. »

Un court ouvrage jeunesse complété par des cartes, des notes, de l’information documentaire et des jeux pour accompagner la lecture et même, d’une recette! L’ouvrage peut être un beau point de départ pour ouvrir la discussion avec les enfants et travailler le texte en s’aidant du dossier complémentaire à la fin. Le livre est illustré par Daniela Zekina, une illustratrice bulgare. Le texte est entièrement illustré en noir et blanc.

À lire avec plaisir, pour les jeunes et les plus grands!

La Montaison, Michel Noël, éditions Hurtubise, 70 pages, 1999

Le Rival de Darwin

Tout le monde connaît Charles Darwin, le célèbre naturaliste qui élabora la théorie de l’évolution. Mais qu’en est-il d’Alfred Russel Wallace, ami et rival de Darwin, qui découvrit au même moment le concept de la sélection naturelle? Ce livre somptueusement illustré narre l’histoire de Wallace, de ses modestes débuts à ses expéditions et aventures en Amazonie et au sein de l’archipel malais, et comment il fut un immense contributeur à l’une des plus grandes découvertes scientifiques de l’histoire.

C’est en lisant Le dernier caribou que j’ai eu envie d’en savoir plus sur Alfred Russel Wallace, cet explorateur, biologiste et anthropologue. Malgré tout ce qu’il a apporté à la science, l’histoire a plutôt choisie de garder le nom de Darwin plutôt que celui de Wallace en lien avec la théorie de l’évolution. Pourquoi? Cet album documentaire était donc tout trouvé pour aborder le sujet, suivre Wallace dans ses expériences, ses recherches et ses expéditions, et en apprendre plus sur tout le travail qui a été fait par les deux hommes pour élaborer l’une des théories les plus célèbre: celle de l’évolution des espèces.

Le livre de Christiane Dorion est vraiment très intéressant. C’est un album documentaire à la couverture cartonnée et aux pages merveilleusement illustrées par Harry Tennant. On y retrouve des cartes dessinées des explorations de Wallace, des extraits de lettres, des images d’insectes, d’animaux et bien d’autres. Les adultes trouveront aussi leur compte en lisant ce livre jeunesse, puisque le documentaire est aussi intéressant à lire qu’à regarder.

On apprend quel genre de petit garçon était Wallace et pourquoi il a choisi de partir en exploration dans des contrées peu visitées et mal connues. Le livre raconte ses expéditions au fil des ans, son travail pour récolter différentes espèces afin de financer ses voyages et d’acquérir des connaissances sur les espèces et leur environnement. Contrairement à plusieurs aventuriers de l’époque, Wallace n’est pas issu de la bourgeoisie. Personne ne finance ses expéditions et il doit travailler pour trouver l’argent pour poursuivre son travail. On apprend également de quelle façon la route de Wallace croisera celle de Darwin, jusqu’à ce qu’une correspondance et une amitié se noue entre les deux hommes.

« Tous les ouvrages d’histoire naturelle regorgent de détails sur la merveilleuse adaptation des animaux à leur nourriture, à leurs mœurs et aux milieux dans lesquels ils vivent. Mais les naturalistes commencent à regarder au-delà et à penser qu’il doit exister un autre principe qui contrôle les formes infiniment variées de la vie animale. »

On connaît bien Darwin et sa théorie de l’évolution, mais on connaît très peu Alfred Russel Wallace, un naturaliste et explorateur, modeste et autodidacte, qui est tout autant à la base de la théorie de l’évolution que Darwin. Il est bien intéressant de découvrir son parcours.

L’ouvrage est un beau survol de ce que le travail scientifique remarquable de Wallace a apporté au monde. Ça donne envie d’en savoir encore plus!

Le Rival de Darwin. Alfred Russel Wallace et la théorie de l’évolution, Christiane Dorion, illustration de Harry Tennant, éditions Delachaux et Niestlé, 64 pages, 2020

Green Class t.2: l’Alpha

Le géant végétal a brisé le mur qui isolait la région. La quarantaine est rompue et nos héros peuvent découvrir le monde extérieur. Leur déception est terrible, la contamination s’est étendue à tout le pays. Mais Lucas, Beth, Linda et Sato n’ont pas le temps d’y penser. Le géant a emmené Naïa et Noah, et il est urgent de les retrouver. 

J’avais beaucoup aimé le premier tome, qui s’intitule Pandémie. Alors qu’un groupe était en voyage scolaire, il se retrouve coincé en Louisiane, en pleine pandémie alors que le virus transforme les humains en inquiétants monstres végétaux. L’atmosphère m’avait plu et l’intrigue est assez prenante pour avoir envie d’en savoir plus. J’étais donc très contente de pouvoir lire le second tome, L’alpha.

Avec cette suite attendue, nous découvrons un peu plus l’univers des êtres effrayants qui ont muté suite à la dispersion du virus. La ville où évoluent les jeunes n’est pas protégée comme ils le pensaient. Ils croyaient qu’une autorité quelconque aurait tenté de mettre en place des mesures pour aider à protéger tout le monde, ce qui n’est pas le cas. Les jeunes sont laissés à eux-mêmes. Ils doivent donc se battre pour survivre et user d’ingéniosité pour réussir à se faire une place dans un monde devenu dangereux, où des clans se forment et où l’on ne peut faire confiance à personne. Le groupe initial s’est divisé, en espérant réussir à survivre, même si l’un des leurs a été infecté.

D’étranges symboles apparaissent ici et là sur les murs de la ville, partout où il y a eu des infectés. Une partie du groupe rencontre des membres de l’armée et les découvertes qu’ils font les inquiètent beaucoup. Dans un monde où il n’y a plus vraiment de contrôle, où certains groupes prennent les commandes et où les infectés sont à la fois craints et convoités pour leurs capacités, le monde de Green Class s’assombrit de plus en plus. L’atmosphère devient à la fois inquiétante et intéressante pour le lecteur.

La bande dessinée est complétée par quelques croquis. Comme le premier volet, j’aime beaucoup le travail graphique de cette bande dessinée. Les illustrations, la couverture texturée et les couleurs. Tout contribue à offrir une belle expérience de lecture pour une histoire sombre et intrigante.

La fin de ce second tome est marquante et c’est avec beaucoup d’impatience qu’on attend le tome 3. Vivement la suite!

Mon avis sur le premier tome, Pandémie.

Green Class t.2: l’Alpha, David Tako & Jérôme Hamon, éditions Le Lombard, 59 pages, 2020