Fahrenheit 451 – BD

451 degrés Fahrenheit représentent la température à laquelle un livre s’enflamme et se consume. Dans cette société future où la lecture, source de questionnement et de réflexion, est considérée comme un acte antisocial, un corps spécial de pompiers est chargé de brûler tous les livres dont la détention est interdite pour le bien collectif. Guy Montag, le pompier pyromane, se met pourtant à rêver d’un monde différent, qui ne bannirait pas la littérature et l’imaginaire au profit d’un bonheur immédiatement consommable. Il devient dès lors un dangereux criminel, impitoyablement pourchassé par une société qui désavoue son passé.

Fahrenheit 451 de Tim Hamilton et l’adaptation officielle en bande dessinée du fabuleux roman de Ray Bradbury. Il en signe d’ailleurs la préface et y explique de quelle façon il a créé cette histoire à la fois fascinante et belle, mais qui donne le frisson. Un monde qu’on espère ne jamais voir, mais qui donne aussi un peu d’espoir en l’âme de certains humains. J’ai toujours trouvé l’image de la fin de ce livre très forte. 

Fahrenheit 451 est paru dans les années 50. Et ce livre est encore aujourd’hui étonnamment actuel. Je dirais même plus que jamais. Je l’ai lu à la fin de l’adolescence pour la première fois et c’est une histoire qui m’a beaucoup marquée. J’avais ensuite vu l’adaptation qu’en a fait François Truffaut (excellente d’ailleurs), puis celle de HBO (différente, mais je l’ai appréciée aussi). Le livre de Bradbury demeure, après toutes ces années, l’un de mes livres préférés et sans doute, mon livre de science-fiction favori. Comme il parle des livres, de la littérature et de son importance, pour moi il s’agit d’un livre incontournable.

Tim Hamilton en fait une très bonne adaptation en bd. Guy Montag est pompier. Dans un futur qui pourrait être le nôtre, les pompiers n’éteignent plus les feux. Ils les allument. Le monde est remplit d’écrans, les gens sont abrutis par ce qu’on leur montre et la littérature est interdite. On brûle les livres. Alors que Montag met le feu à une maison, une vieille dame s’accroche à ses livres et refuse de partir. C’est un choc pour le pompier qui se demande ce que peuvent bien cacher les livres pour que quelqu’un refuse à ce point de les quitter…

« Je ne réfléchis pas. Je fais ce qu’on m’ordonne, comme toujours. Quand commencerai-je à penser seul? »

Cette histoire est magnifiquement rendue en bd. J’ai trouvé l’adaptation très juste et très proche du livre original. J’y ai retrouvé l’atmosphère particulière et ce qui m’avait tant touchée dans le roman. Ce que je trouve le plus frappant, c’est le monde créé par Bradbury et reprit par Hamilton. Je vous rappelle que le roman a été écrit en 1953. Et il parle d’un monde abruti par les écrans… Difficile de ne pas faire certains parallèles avec le monde d’aujourd’hui…

Je ne peux que vous conseiller cette lecture. Bradbury (et ici Hamilton avec ses images) peignent un monde terrifiant où la littérature est bannie. Une société qu’on empêche de lire est une société qu’on contrôle tranquillement… Lire est ici un acte de rébellion et une façon de sauvegarder notre patrimoine. Des années plus tard, autant sur papier qu’à l’écran, cette histoire vient toujours autant me chercher. Je ne peux dire qu’une chose: lisez-la!

Fahrenheit 451 est un chef-d’œuvre, une histoire visionnaire. Peut-être un avertissement, mine de rien, pour un monde si proche de nous?

Fahrenheit 451, Tim Hamilton, Ray Bradbury, éditions Philéas, 152 pages, 2023

Germinations et pousses

Pourquoi les cultiver? C’est santé, écologique, économique et tellement agréable ! Régalez-vous avec les appétissantes micropousses de brocoli, de radis ou de tournesol. Découvrez celles de rumex sanguin ou d’amarante. Ajoutez à votre menu les délicieuses germinations de luzerne. Dans cet ouvrage de référence unique, Lili Michaud déploie son savoir-faire, acquis par 40 ans d’expérience, pour rendre accessible cette culture si particulière. Ce livre aborde tout ce qu’il est utile de savoir sur les germinations et les pousses.

L’auteure fait des germinations et des pousses depuis plus de 40 ans. Elle organise aussi des ateliers de découverte afin d’apprendre à faire de la germination. Elle connaît donc très bien son sujet.

« Ce n’est pas d’hier que les germinations sont reconnues pour leurs bienfaits sur la santé. Au 18e siècle, le navigateur James Cook aurait offert de l’orge germée aux marins dans le but de prévenir le scorbut. »

L’ouvrage regroupe 51 graines différentes et les méthodes associées pour les faire germer. Des tableaux accompagnent l’ouvrage pour que ce soit facile à consulter. La durée de conservation des pousses est également bien expliquée, ainsi que la durée de trempage. Les trucs et conseils qu’elle nous offre permettent de mieux démystifier les germinations et éviter les désagréments, comme la pourriture par exemple. Elle aborde le côté santé et nutritionnel des pousses, l’aspect écologique dans la façon de faire ses germinations et le côté économique de faire les pousses soi-même et de recycler les contenants et autres pour le faire.

L’auteure a construit cet ouvrage dans le but de pouvoir partager ses connaissances, son expérience et nous transmettre sa passion. Le livre lui permet d’offrir une bonne source d’information sur le sujet et de mieux nous faire comprendre les outils utilisés, de ce qui est vendu dans le commerce jusqu’au choix des graines à semer.

Ce qui est très intéressant c’est qu’à la fin de l’ouvrage, chacune des 51 graines présentées sont décrites et expliquées. On en apprend un peu sur leur histoire, le côté santé et ce que la germination apporte. C’est une bonne indication sur les propriétés de la plante. Le livre est complété de quelques recettes et idées d’utilisation dans nos repas quotidiens.

« Les germinations et les micropousses d’aneth apportent une délicate saveur de persil et d’anis aux plats. Elles accompagnent bien les poissons gras, les œufs et les pommes de terre. Même si les cosses demeurent accrochées aux jeunes micropousses, elles ne sont pas désagréables en bouche. »

J’ai choisi de lire ce livre parce que le sujet m’intriguait. Ayant déjà un grand jardin, je trouvais que ce pouvait être un bel ajout. Comprendre le procédé et en apprendre plus sur les pousses me semblait pertinent avec tout le travail que l’on fait déjà dans nos jardins. Même si je ne pense pas me lancer dans la production de pousses à grande échelle, je n’ai pas du tout été déçu par ce livre. C’est un ouvrage très complet qui répond à de nombreuses questions et qui explique abondamment tout le processus de germination.

Les pousses et les germinations sont un monde complexe dans lequel se lancer. Il y a beaucoup de travail derrière la production de pousses et germinations en grande quantité. Malgré tout, l’ouvrage me donne envie d’en essayer quelques unes.

Si vous êtes curieux ou si le sujet vous intéresse, c’est vraiment un ouvrage à se procurer pour aborder cet univers fascinant, car il est plus que complet. L’ouvrage est bien conçu et offre une quantité de photos en couleurs à chaque page.

À découvrir!

Germinations et pousses: cultivez la fraîcheur toute l’année!, Lili Michaud, éditions Multimondes, 200 pages, 2022

Le narval, la licorne des mers arctiques

De tous les mammifères marins connus de nos jours, le narval reste le plus énigmatique. Vivant dans les froides eaux de l’Arctique canadien et groenlandais, ce cétacé se démarque par une longue dent à l’avant de la tête. Si le narval n’est pas à l’origine de la légende de la licorne, sa mystérieuse corne a certainement contribué à renforcer la mythologie de la créature magique. Richement illustré, cet ouvrage fait le point sur les connaissances que nous avons sur ce cétacé. Dans une approche alliant histoire, zoologie et ethnologie, l’auteur retrace la découverte de cet animal par les Vikings et ses premières descriptions scientifiques. Il explore également les légendes occidentales et inuites ayant élevé la prodigieuse créature au rang de mythe qui, depuis, marque notre imaginaire collectif.

Voilà un livre fascinant! J’ai adoré cette lecture vraiment intéressante. Le livre est superbe, avec ses reproductions et ses photos en couleurs. L’ouvrage contient de belles illustrations issues de livres anciens.

« De tous les cétacés, le narval restera toujours un animal insolite, voire féérique. Il a toujours provoqué – et provoquera encore – une grande fascination chez les zoologistes et auprès du public. »

Le narval est un animal encore méconnu. Son anatomie est si particulière! Le squelette de sa nageoire ressemble à une main humaine alors que sa « corne » est en fait une dent qui pousse jusqu’à atteindre de grandes proportions.

Cet ouvrage entreprend de nous raconter le narval à travers l’histoire, la biologie et les mythes autour de cet animal surprenant. La licorne par exemple, est encore bien présente dans l’imaginaire collectif. On découvre également la présence du narval dans l’art, dans les dessins des premiers peuples en passant par l’illustration d’ouvrages scientifiques. Le livre de Jean-Pierre Sylvestre aborde la présence du narval dans la culture autochtone, son utilisation commerciale et la relation de l’animal avec l’humain. 

De la préhistoire à nos jours, l’auteur nous parle de l’histoire de ce mammifère marin qu’on connaît assez peu, tout en nous racontant l’origine des mythes et légendes entourant la licorne. C’est à une histoire de la biologie et de la faune qu’il nous convie mais, également, à notre propre histoire et à notre relation avec le monde vivant.

Saviez-vous qu’à une époque, la « corne » de narval était si rare qu’elle valait le prix… d’un château? Que certains narvals évoluent avec des bélugas plutôt qu’avec d’autres narvals et qu’il y a parfois hybridation? Qu’au Moyen Âge, les seigneurs et les rois croyaient dur comme fer que les cornes de narval les protégeaient d’un empoisonnement? Que le narval apparaît sur plusieurs armoiries canadiennes? Que le mot « narval » provient de l’ancien norrois et signifie « baleine-cadavre »? Que si la dent du narval se brise, l’animal bouche lui-même le trou avec une sorte de « plombage »?

Votre curiosité est piquée? Lisez ce livre passionnant que j’ai pris grand plaisir à découvrir. On apprend une foule de choses. Je vous le conseille, c’est un très beau coup de cœur!

Le narval, la licorne des mers arctiques, Jean-Pierre Sylvestre, éditions du Septentrion, 216 pages, 2022

Arbres et arbustes fruitiers pour le Québec

Qui n’a jamais rêvé de cultiver chez soi ses propres fruits : pommes, poires, prunes, bleuets, framboises, fraises, kiwis rustiques, etc., et d’avoir ainsi à portée de main des fruits frais tout l’été ? Pour le débutant ou pour l’amateur passionné, sur un petit ou un grand terrain, Arbres et arbustes fruitiers pour le Québec se veut un livre de référence unique, riche en trucs nouveaux, en conseils simples et pratiques.

Voici un livre que j’ai adoré et qui m’a été offert au bon moment. Au printemps à la maison, on est dans les jardins jusqu’au cou et on plante toujours de nouveaux arbres. On avait comme projet d’ajouter des arbustes fruitiers sur notre terrain cette année. 

Le livre a été écrit par un couple passionné des fruitiers. Ils sont eux-mêmes producteurs. C’est un ouvrage que je trouve très complet, qui parle des arbres fruitiers et des arbustes du Québec selon les différentes zones. Les arbres fruitiers populaires sont bien sûr abordés dans le livre en plus de certaines variétés moins courantes, comme par exemple le kiwi (que je veux maintenant avoir).

« Certains petits fruits comme les kiwis rustiques peuvent se conserver plusieurs semaines qu’ils sont cueillis avant d’être tendres. Pour maximiser leur conservation, déposez les kiwis sur du papier journal lors de leur entreposage. »

Les auteurs abordent autant la plantation, les types de sol, la greffe, la taille, le gel, les emplacements, la pollinisation, les maladies, les particularités des arbres et arbustes. C’est un livre facile à consulter en cas de besoin. On a l’impression de sortir de cet ouvrage en étant bien outillé et apte à faire des choix éclairés.

« Le paillis sous les arbres est un bon moyen de conserver l’humidité du sol. Il permet de rafraîchir la base de l’arbre ainsi que son système racinaire et lui fournit aussi des nutriments essentiels à une meilleure récolte. »

C’est un livre passionnant, le seul défaut du livre c’est qu’à la fin, lorsqu’on tourne la dernière page, on a vraiment envie de tout avoir, de tout planter et de tout cultiver! La plupart des fruitiers disponibles ici sont abordés, avec des conseils faciles à mettre en place. C’est un incontournable pour quiconque a envie de faire de la culture de fruitiers, à petite ou grande échelle.

 » Alternez les espèces à planter. Par exemple, sur une même rangée, on peut implanter en alternance pommier, poirier, prunier, fixateur d’azote… En permaculture, le but de la diversification des espèces dans la plantation est d’éviter une monoculture qui encouragerait et faciliterait la vie de bien des insectes ravageurs. »

J’ai adoré ce livre! Il est aussi magnifiquement illustré. Je suis vraiment content de l’avoir lu et ce sera un outil précieux dans ma bibliothèque.

Arbres et arbustes fruitiers pour le Québec, Marianne Baril, Nicolas Auger, éditions Broquet, 256 pages, 2019

Scotland t.2: épisode 2

Revenue sur les terres écossaises, Kathy découvre que la maison léguée par une tante a été incendiée. Elle essaie de comprendre l’origine de cet incendie et comprend peu à peu que cet événement serait lié à d’autres faits étranges qui se produisent dans la région, certains pouvant avoir une origine extra-terrestre. Alerté, le MI6 lui demande alors d’enquêter sur la présence d’espions russes présents sur ce territoire perdu…

Après avoir terminé le premier tome qui s’était avéré être une vraie belle surprise, j’avais hâte d’entamer le second. En fait, il s’agit du second tome de Scotland mais il existe plusieurs autres missions comme Kenya, Namibia et Amazonie qui comptent chacune 5 tomes. Je ne les ai pas lues, parce que je ne le savais pas au début et finalement c’était vraiment l’Écosse qui m’intéressait. Chaque mission peut se lire séparément sans problème.

En refermant ce second tome, je suis toujours sous le charme de cette série qui mêle missions fantastiques, disparitions, fantômes, légendes et étrange objet non identifié. Le tout, dans une Écosse surannée et des Landes désertées (sauf par des revenants et des fantômes, parfois par des farfadets aussi. Du moins c’est ce que les gens du coin croient…)

« La lande est le terrain de chasse des esprits, mademoiselle. Les farfadets, tous les maléfiques, les presque humains… »

Il se passe beaucoup de choses dans ce second tome. Kathy fait d’étranges rencontres. Elle suit aussi toutes sortes de pistes bizarres et ses employeurs lui enverront du renfort parce que vraiment, son séjour en Écosse est rempli de péripéties. Elle devait être en vacances, mais ce n’est pas vraiment le cas. Et c’est sans compter ce groupe qui surveille d’étranges formations de cercles dans les champs…

« Quand je pense que Kilwood a la réputation d’être un village sans histoire! »

J’adore Kathy. J’adore l’atmosphère de ses aventures écossaises. C’est étrange, mystérieux et rocambolesques. Dois-je préciser que j’attends avec grande impatience le troisième épisode? Il me semble que chaque fois, ça passe beaucoup trop vite. J’en prendrais des pages et des pages. J’aime tellement l’ambiance de cette bd. 

Scotland tome 2: épisode 2, Rodolphe, Leo, Bertrand Marchal, éditions Dargaud, 48 pages, 2023

La succession des arbres en forêt

La succession des arbres en forêt est le texte d’une conférence donnée en 1860 à l’attention de fermiers, dans lequel Thoreau apparaît comme un précurseur de l’écologie. À la fin de sa vie, l’auteur de Walden met son insatiable curiosité au profit de la science et établit le lien entre le déplacement des graines par divers agents et l’ensemencement des forêts. Il apporte ainsi une explication naturelle à un phénomène jusqu’alors perçu comme surnaturel, en discréditant les théories créationnistes encore dominantes.

J’ai lu La succession des arbres en forêt de Henry David Thoreau avec mon club de lecture.

Cette petite plaquette reprend le texte d’une conférence donnée par Thoreau en 1860, devant la Société d’agriculture à Concord. Pourquoi, alors qu’on coupe par exemple un boisée des pins, ce sont des chênes qui repoussent ensuite? C’est en tentant d’en expliquer les raisons qu’il construit sa conférence.

Il faut savoir qu’à l’époque de Thoreau, le créationnisme est encore une doctrine bien ancrée. On croit à la naissance spontanée et surnaturelle d’une plante sans forcément en comprendre les raisons scientifiques. C’est un peu pour contrecarrer ces idées reçues que Thoreau s’adresse à son auditoire, en misant sur ses observations et sur la science. 

Thoreau profite de la tribune qui lui est offerte pour expliquer de quelle façon les graines réussissent à se déplacer pour ensemencer les forêts. Son propos à l’époque était assurément singulier aux yeux de plusieurs de ses contemporains.

J’ai bien aimé cette lecture même si elle est assez courte. L’introduction de Michel Granger replace le texte dans son contexte historique et aborde un peu l’époque de Thoreau. À la fin on retrouve des notes et des repères chronologiques, ainsi que le texte Thoreau essayiste, qui parle du travail de l’écrivain.

Il est toujours intéressant de lire Thoreau et je pense que la collection qui regroupe ces petits livres peuvent être une bonne porte d’entrée pour aborder son œuvre. 

La succession des arbres en forêt, Henry David Thoreau, éditions Le mot et le reste, 80 pages, 2019