Skulldigger + Skeleton Boy

Spiral City. Dans une ruelle sombre, un jeune garçon assiste impuissant au meurtre de ses parents. Le criminel le menace de son arme, il est la prochaine victime… L’apparition de Skulldigger le sauvera in extremis. Traumatisé, le garçon choisit néanmoins de garder les yeux ouverts lors de l’exécution du meurtrier par son sauveur. Ainsi naquit Skeleton Boy…

Nous sommes à Spiral City. Dans une ruelle, un jeune garçon est témoin du meurtre de ses parents. Arrivé juste avant que le garçon ne meurt à son tour, Skulldigger, le justicier au crâne, massacre le tueur. Le garçon garde les yeux ouverts, malgré l’avertissement de Skulldigger. Il a tout vu. Orphelin, l’enfant est alors placé dans un centre d’où il rêve de s’échapper. Skulldigger lui offrira cette possibilité en l’entraînant et en le formant à devenir comme lui. C’est alors que Skeleton Boy voit le jour.

« Mes parents. Ma mère et mon père. Ils n’étaient plus là. Dans un lointain recoin de ma tête, je le savais. Mais je refusais d’affronter cette vérité. Alors j’ai rempli le vide qu’ils avaient laissé de colère. De haine. »

Cette histoire met en scène des personnages issus de l’univers de Black Hammer, une série de Jeff Lemire et Dean Ormston. Comme ici il s’agit d’un hors collection, il est possible de le lire sans connaître la série. C’est mon cas. Même si j’ai lu beaucoup de livre de Lemire, je ne connaissais pas Black Hammer avant de tomber sur cette bande dessinée. J’ai bien aimé cette lecture qui présente des personnages de justiciers, qui s’en prennent aux méchants. Une histoire avec beaucoup d’action et quelques rebondissements. Un peu courte pour bien détailler tout ce qui aurait pu l’être, mais tout de même une lecture qui se fait avec plaisir, surtout si on aime le genre. C’est noir et violent.

J’aime toujours le travail de Lemire, qu’il soit plus personnel ou rempli d’action et de superhéros (ou d’anti-héros et de super vilains, comme ici). La fin est un peu abrupte, quoique logique, mais j’ai passé un moment divertissant avec cette histoire qui nous plonge dans ce que la ville a de plus glauque et de plus meurtrière.

Skulldigger + Skeleton Boy, Jeff Lemire, Tonči Zonjić, éditions Urban Comics, 160 pages, 2021

American Predator

Anchorage, Alaska. Une nuit glaciale de février 2012, la jeune Samantha Koenig disparaît. Une caméra de surveillance raconte bientôt la suite de l’histoire : on y voit un inconnu armé enlever l’adolescente. La police lance une chasse à l’homme jusqu’à l’arrestation d’un suspect bien sous tous rapports. Honnête travailleur et père de famille, comment peut-il vraiment être impliqué dans cette affaire ?  Véritable enquête aux confins de la folie, American Predator raconte le parcours d’un psychopathe glaçant qui a sévi durant des années sur l’ensemble du territoire américain, sans jamais être inquiété.

Voilà un livre totalement perturbant. Ce qu’on y retrouve est terrifiant, mais on ne peut s’empêcher de continuer à lire pour tenter de trouver une explication à tout ce qu’on y lit. Pour tenter de comprendre, si cela est possible, ne serait-ce qu’un peu. Comment tout cela a pu se produire?

Alaska, février 2012. Une jeune femme, Samantha Koening, disparaît. Une caméra filme l’enlèvement, mais les indices sont minces. Avec le travail méticuleux de certains experts, des pistes commencent à apparaître. Cette disparition mènera à une chasse à l’homme à travers les États-Unis. Et celui qu’on arrête, père de famille sans casier judiciaire, défie l’entendement. Et pourtant…

Cette histoire, basée sur les documents et entretiens des agents du FBI qui ont travaillé sur cette affaire, brosse le portrait d’un tueur en série organisé, méthodique, discipliné et insoupçonnable. C’est un ouvrage vraiment terrifiant à cause de la façon de fonctionner du tueur: il a pu perpétrer ses crimes pendant des années sans représailles. Parfois amusé, souvent distant, mais ayant pris goût aux feux de la rampe – et c’est ce qui le mènera à son arrestation – ce psychopathe donne froid dans le dos.

« L’homme dont il est question dans ce livre a chamboulé les convictions des agents du FBI eux-mêmes. C’était un monstre d’un nouveau genre. Un monstre qu’on soupçonne d’être responsable de la plus grande série de disparitions et de meurtres non élucidés de l’histoire américaine contemporaine. Pourtant, vous n’avez sûrement jamais entendu parler de lui. »

Dès le début, on ne soupçonne pas ce que l’on va lire, même si la carte reproduite dans les premières pages montre toutes les villes visitées par le tueur. Cette carte est dérangeante, peut-être parce qu’elle expose visuellement tout ce qui suivra. Ce compte rendu, qui se lit comme un roman mais n’en est pas un, nous fait entrer dans la tête du tueur. Ses actes abominables. Ses gestes incompréhensifs. Les répercussions de ses crimes sur les gens des communautés où il est passé. Sur les policiers, les enquêteurs qui ont travaillé sur cette affaire. On sait que ce que l’on va lire ne nous laissera pas indemne… 

Dès l’arrestation, on commence à percevoir ce qui se cache sous la surface. Le tueur joue avec les enquêteurs. Et plus on tourne les pages, plus on découvre de nouvelles choses et plus tout cela nous apparaît insensé. Ce qui est troublant, c’est que l’histoire se déroule à notre époque, à l’ère des réseaux sociaux, des caméras de surveillance, des données électroniques. Pendant si longtemps, ce criminel a pu perpétrer ses crimes sans que quiconque puisse le soupçonner. Comme le dit si bien l’auteure: un tueur analogique dans un monde numérique.

Le travail de Maureen Callahan est minutieux, impressionnant et passionnant. Elle épluches les archives, les relevés d’enquêtes, les dépositions. Elle rencontre des gens qui ont travaillé sur cette affaires ou qui ont eu des liens avec des gens impliqués. Certaines personnes sont touchantes et m’ont émue. Je pense au plongeur dont le travail et la vie personnelle sont étroitement liés. J’ai apprécié également tout le processus d’enquête qui est raconté, le travail de recherche, les ressources utilisées et la coordination de plusieurs corps policiers. Même si on plonge littéralement dans l’horreur et dans des crimes sordides, le livre est vraiment prenant. Maureen Callahan a fait un travail de recherche monumental avec cet ouvrage. La somme d’informations récoltée est incroyable. En même temps, l’ouvrage est tellement fluide et bien raconté qu’il se lit aisément.

L’histoire, véridique, m’a particulièrement troublée. C’est fort, c’est terrifiant, c’est horrible, c’est tordu, mais c’est aussi fascinant. J’ai lu ce livre pratiquement d’une traite, sans être capable de le poser. Et j’ai envie d’en lire d’autres. Ça tombe bien, l’éditeur propose une nouvelle collection d’histoires criminelles, par états américain. Je crois bien que je vais me laisser tenter!

American Predator, Maureen Callahan, éditions 10/18, 384 pages, 2022

Celui que tu aimes dans les ténèbres

Ro est une jeune peintre dont les dernières toiles lui ont assuré une renommée naissante. Malheureusement, ses nouvelles créations se font attendre. Aussi, son galeriste lui conseille une retraite au calme, à l’abri du tumulte de la ville. Ro trouve alors une vieille demeure, prétendument hantée, dans laquelle elle retrouvera l’inspiration, et bien plus encore…

J’avais si hâte de lire cette bande dessinée quand j’ai vu qu’elle était de Skottie Young et Jorge Corona. J’étais impatiente de retrouver ces deux auteurs après la lecture de la trilogie fantasy Middlewest. Ici, ils reviennent dans un registre différent: la bande dessinée d’atmosphère et d’horreur. 

Ro est une artiste peintre qui a perdu l’inspiration. Après un début de carrière fulgurant, elle est au point mort et cherche à se renouveler. Elle décide de se trouver un lieu différent où vivre un moment afin de renouer avec l’inspiration. En visitant une maison beaucoup trop grande qui a la réputation d’être hantée, Ro a une bonne impression et décide d’y aménager.

Elle travaille toujours en musique avec une bonne bouteille de vin. J’ai aimé ces scènes où elle tente de créer. L’art est délicat et l’inspiration ne se commande pas. Cette période est difficile pour elle car, même dans un lieu différent de son quotidien, l’inspiration ne vient pas. Découragée, elle s’adresse en blague au fantôme de la maison en lui disant qu’il devrait faire quelque chose.

« Tu pourrais au moins remettre de la musique et me servir du vin. Ou alors, genre, m’inspirer un peu. Ce serait la moindre des choses. Un manoir hanté sans fantôme digne de ce nom, c’est vraiment l’arnaque! »

Et il lui répond…

J’ai beaucoup aimé cette lecture qui mélange à la fois une histoire de maison hantée bien différente de ce à quoi on a l’habitude, au thème de la création et ses difficultés. C’est aussi une histoire qui parle d’emprise. J’ai apprécié le contexte artistique de l’histoire. J’aime quand les œuvres mettent en scènes des artistes. On peut interpréter cette histoire singulière de différentes façons, et j’ai bien apprécié Ro et les thèmes abordés.

L’horreur réussi bien aux auteurs et j’espère qu’ils récidiveront. Leur histoire est sombre, noire, mais assurément plus mature et dans un monde plus adulte que Middlewest. C’est intéressant de les voir exploiter d’autres univers. Le dessin colle à la perfection à l’ambiance sinistre de la maison hantée, qui garde constamment ses rideaux fermés…

Une bonne lecture!

Celui que tu aimes dans les ténèbres, Skottie Young, Jorge Corona, éditions Urban Comics, 128 pages, 2022

Deep Winter

Danny ne sait pas quoi faire du cadavre qu’il vient de découvrir. Ce corps, c’est celui de Mindy, sa seule amie dans la petite ville de Wyalusing, Pennsylvanie. Depuis la tragédie qui l’a laissé orphelin et simple d’esprit, tous les habitants de Wyalusing méprisent Danny, le craignent et l’évitent. Aux yeux du pourri qui sert de shérif adjoint, il fait un coupable idéal. En quelques heures, l’équilibre précaire qui régnait à Wyalusing va chavirer.

Deep Winter est un roman que j’ai trouvé profondément triste et troublant. Ça faisait un moment qu’il m’attendait dans ma pile à lire et j’avais hâte de le lire. Ça été une bonne lecture, mais une lecture dérangeante.

Danny a eu un accident quand il était petit. Il y a perdu ses parents, mais aussi un peu de lui-même. Il est qualifié « d’idiot » par les gens parce qu’il est plus lent que les autres. Il n’a pas d’amis, sauf Mindy. Ils sont proches depuis l’enfance. Quand Danny découvre le cadavre de son amie, il ne sait pas quoi faire. Rapidement, toute la ville le considère comme coupable et se retourne contre lui. C’est alors à une véritable chasse à l’homme que l’on assiste.

Ce roman très noir brosse le portrait d’une petite ville misérable où tous les personnages se promènent armés jusqu’aux dents et où les bonnes personnes finissent par être aspirés par ce tourbillon de violence. Si le shérif est quelqu’un de gentil, mais d’un peu trop naïf, Sokowski, son adjoint, est à peu près ce qui existe de pire comme être humain. C’est un personnage abject, très dur, et qui m’a beaucoup dérangée. D’autant plus qu’il est en position d’autorité et se permet largement à peu près tout. Il est très dangereux pour quiconque ne se plie pas à ses quatre volontés. 

Si j’ai lu le roman pratiquement d’une traite, à cause de sa construction qui alterne les différents points de vue et nous garde captif et en haleine, j’ai trouvé cette lecture émotionnellement difficile, injuste, dure et poignante. Il y a beaucoup de violence et quelle ville épouvantable quand même! Il est impossible de sortir indemne de ce roman. C’est une histoire très noire, très poignante aussi, tant on baigne dans la violence qui se retrouve banalisée à cause du contexte social. La drogue et l’alcool sont légion. Les relations entre les gens dans cette ville sont difficiles, les différences montrées du doigt et l’intimidation est fréquente entre les citoyens. Ce n’est donc pas un roman joyeux et l’espoir réside dans la mort des pires citoyens de la ville.

Je suis contente de l’avoir lu pour le beau personnage de Danny, qui est très touchant. C’est un homme différent, plus doux et sensible, sculpteur, qui fait des merveilles avec le bois. On l’aime tout de suite. Il évolue dans une ville compliquée et dure, mais il a gardé cette petite lueur au fond de lui. Mais de façon générale, Deep Winter est un livre qui donne le frisson tant la violence est quotidienne et profondément ancrée dans la culture de cette ville. Et elle est rarement remise en question…

Deep Winter, Samuel W. Gailey, éditions Gallmeister, 288 pages, 2018

Déjeuner avec papa – Recueil de napperons

« Tous les dimanches matins, à 10 h 30, Papa et moi on va déjeuner-dîner au restaurant. C’est notre rituel.» Depuis que les parents de Gaspard sont séparés, rien n’est plus comme avant. Heureusement, il reste des rituels rassurants comme les assiettes deux œufs bacon, patates dorées, pain brun avec du beurre de pinottes du dimanche. Roman graphique original et empreint de mélancolie, Déjeuner avec papa met en mots et en images de petits et grands bouleversements.

Ce roman graphique est un grand plaisir de lecture. J’ai aimé l’originalité du livre, sous-titré « Recueil de napperons ». C’est l’histoire d’un jeune garçon qui va déjeuner au restaurant avec son père tous les dimanches. C’est un moment attendu, une routine importante pour lui. On aime toujours aller au restaurant pour déjeuner, petit bonheur qu’on partage avec le jeune garçon. L’histoire est axée sur la relation père-fils, un moment spécial pour eux qui leur permet d’échanger, de se rapprocher et de solidifier leur relation. Même si le papa de l’histoire est un homme réservé qui parle peu, ces déjeuners parent/enfant vont aussi permettre au garçon de mieux appréhender ce que son père traverse comme  événements difficiles.

« Mon père ne me dit jamais qu’il m’aime. Je l’ai déjà dit: c’est un homme de peu de mots. Un homme de silence, même. Mais il étale l’amour qu’il me porte partout sur ses murs. »

À travers ce recueil de napperons, on découvre ce que le père et le fils vivent au quotidien et les bouleversements auxquels ils font face. Le livre aborde d’une façon intelligente de nombreux sujets: le deuil et la mort d’un être cher, la séparation des parents, la vie de couple, l’homoparentalité, les rôles parentaux et leur répercussion sur l’enfant lors de grands changements. Un livre qui peut aussi très bien se prêter à une lecture avec son enfant et offrir une base à de nombreuses discussions. Le livre s’y prête bien puisqu’il est illustré et reprend l’ambiance d’un déjeuner au restaurant.

Même si le livre aborde une foule de sujet, j’ai aimé que les auteurs mettent en valeur une richesse qui se perd de plus en plus: le plaisir de manger ensemble, en famille. Ce livre met aussi ce partage en relief. C’est un livre agréable à lire même pour adulte. Vraiment, un ouvrage universel qui permet de voir différentes dynamiques familiales alors que le père et le fils partagent un moment important, que personne ne peut leur enlever.

C’est mon premier livre de Simon Boulerice et j’ai adoré. J’ai été agréablement surpris par la qualité du travail de l’auteur et de l’illustratrice Anne-Julie Dudemaine. Toutes les pages sont illustrées. Le style de dessin se marie énormément bien avec l’écriture manuscrite. Il y a aussi des cernes de café sur différentes pages, comme un vrai « recueil de napperons ». J’ai adoré!  Visuellement, c’est un très bel ouvrage.

Un auteur que j’aimerais assurément relire.

Déjeuner avec papa – Recueil de napperons, Simon Boulerice, Anne-Julie Dudemaine, éditions de la Bagnole, 76 pages, 2022

La glace

Anna Aune, ancien membre des forces spéciales norvégiennes, a accepté d’accompagner le professeur Daniel Zakariassen au pôle Nord. Leur mission : observer et décrire les effets du réchauffement climatique sur la banquise. Le jour de la Toussaint, la nuit arctique est déchirée par la lueur d’une fusée de détresse tirée d’une base chinoise voisine. Anna et Daniel sont les seuls à pouvoir venir en aide à celui qui a lancé ce signal. C’est un terrible spectacle qui les attend : dans les locaux, ils découvrent plusieurs hommes morts, complètement gelés. De toute évidence, les scientifiques chinois ont été assassinés. Au même moment, une tempête se lève, les isolant du reste du monde. Anna n’a pas le choix : elle doit retrouver le meurtrier et comprendre ce qui s’est passé. Son enquête va la mener au cœur de la lutte sans merci que se livrent les pays qui convoitent les ressources enfouies dans les profondeurs de ces terres hostiles…

La lecture commune du mois de février pour le Défi Un hiver au chalet était La glace. Ça me semblait être un livre prometteur, surtout parce que j’aime les histoires d’expéditions scientifiques en lien avec les changements climatiques. Mais cette lecture a été décevante et, je l’avoue, je m’attendais vraiment à autre chose…

Anna faisait partie des forces spéciales norvégiennes. Mais elle a démissionné. La voilà donc embarquée pour une mission sur la banquise: observer et décrire les effets des changements climatiques. Un soir elle et son collègue aperçoivent une fusée de détresse qu’ils suivent. Ils découvrent alors une base chinoise où tous les scientifiques sont morts assassinés. Isolés du monde Anna et Daniel doivent découvrir le meurtrier pour espérer survivre à leur tour.

J’ai voulu abandonner ce roman plusieurs fois. Après un début intrigant, j’en suis venue à avoir hâte de le terminer. Tant qu’à avoir lu une partie du roman, je voulais au moins savoir comment ça se terminait et ce qui était arrivé aux scientifiques, mais j’ai trouvé cette lecture beaucoup trop longue. Je ne sais pas s’il s’agit de la traduction, mais la lecture était plutôt désagréable. Les échanges entre les personnages sont peu intéressants et ponctués de « putain » à chaque fois qu’Anna ouvre la bouche.

« Faut les attirer dans un guet-apens. Je suis l’appât… toi tu les flingues. »

Je me suis vraiment demandée d’où sortaient ces mauvais dialogues. J’avais l’impression, non pas d’être dans un polar norvégien glacial, mais plutôt dans un western des années 40 poussiéreux. Anna parle à son coéquipier (qui pourrait être son père) comme à un vieil incapable. Pendant ma lecture je me suis fais la drôle de réflexion que l’histoire n’est pas si mal… tant que les personnages n’ouvrent pas la bouche.

Je n’ai ni aimé la dynamique entre eux, ni la façon dont les souvenirs d’Anna sur la guerre en Syrie s’imbriquent dans l’histoire. Anna est froide, on ne s’attache pas à elle. Elle aurait pu mourir à la guerre ou sur la glace, que ça m’aurait laissée de marbre, ce qui est en général assez mauvais signe pour un personnage principal.  L’intrigue autour de la course pour la possession de la banquise par les différents pays et la quête des ressources sont intéressants mais ne vont pas assez loin. C’est à peine survolé. On ne parle pas vraiment du changement climatique. Cette thématique, que je croyais retrouver dans le livre, est plutôt inexistante, même si une partie des découvertes que font les bases scientifiques sont en ligne directe avec cette problématique, le sujet n’est pas vraiment abordé.

J’ai aussi eu l’impression étrange de relire plusieurs fois les mêmes scènes. Anna qui contourne pour une énième fois les baraquements, sur le qui-vive, avec son fusil… Plusieurs scènes se répètent, surtout celles se déroulant sur la banquise. Ça donne l’impression de stagner. C’est très étrange pour un thriller. Bref, cette lecture ne m’a pas vraiment emballée, comme vous l’avez compris. 

J’attendais beaucoup plus de ce livre, qui n’a pas fonctionné avec moi. Dommage!

La glace, John Kåre Raake, éditions J’ai lu, 480 pages, 2021