Le maraîchage nordique

Faire pousser ses légumes en hiver dans un climat nordique, c’est possible! Basé sur des années de recherche et d’expérimentation, ce guide pratique magnifiquement illustré présente une série de conseils et d’outils pour démarrer son projet de culture maraîchère en hiver. Plus qu’un simple mode d’emploi, Le maraîchage nordique est aussi un ouvrage résolument engagé, proposant un nouveau modèle de souveraineté alimentaire fondé sur une agriculture écologique, verte et de proximité.

Je voulais lire Le maraîchage nordique depuis longtemps. La culture hivernale m’intéresse énormément. Quand on jardine, on aime pouvoir étirer sa saison et aussi, s’offrir quelques légumes en plein hiver. L’idée de cultiver sous la neige m’intéresse particulièrement et c’est quelque chose que j’ai très envie d’essayer. Comme je cultive déjà quelques petites choses à l’intérieur pendant la saison froide, je me suis penchée sur l’idée de cultiver dehors, en hiver. Ce livre était donc un choix qui s’imposait car il existe assez peu de ressources québécoises sur le sujet.

Nous avons plusieurs potagers à la maison et la culture hivernale m’intéresse depuis quelques années. Elle me fascine parce qu’elle semble improbable dans notre modèle d’agriculture actuel au Québec, surtout dans un pays où tout est enfoui sous la neige plusieurs mois par année. Je crois toutefois depuis longtemps au changement dans nos pratiques agricoles et c’est pourquoi cet ouvrage m’attirait.

« Comme nation, perdre son autonomie alimentaire est aussi une tragédie culturelle, sociale et économique sans prix. Notre langue, notre musique, notre agriculture, notre cuisine nous définissent et surtout nous enrichissent collectivement, et nous permettent de nous projeter dans le futur. »

Les auteurs proviennent de la Ferme des Quatre-Temps et ils nous proposent dans ce livre, toutes les étapes pour comprendre la culture hivernale des légumes. Le savoir-faire, la façon de protéger ses cultures, les différents légumes qui se prêtent à une culture hivernale, les outils à utiliser, comment prendre soin des légumes l’hiver, comment les conserver, comment vendre et produire des légumes. Le propos est intéressant, l’envie de proposer un modèle différent d’agriculture aussi et j’ai appris plusieurs choses.

« Pendant l’hiver, c’est à peu près 70% des légumes consommés en épicerie qui proviennent des États-Unis, du Mexique ou d’ailleurs sur le globe. Lorsque cette chaîne d’approvisionnement est compromise, les épiceries se vident de leurs légumes et de leurs fruits frais en seulement trois jours. »

Toutefois, mis à part quelques mentions dans l’annexe, le livre aborde vraiment la culture sur de petites fermes. C’est intéressant, j’ai noté plusieurs trucs et astuces que je peux adapter ici, mais certains chapitres ne répondaient pas à mes besoins (comme les grands espaces de culture ou le chauffage en serres). Il m’a manqué un peu plus d’informations axées sur la culture dans un potager familial. Et elle se fait rare quand on puise dans la littérature.

Le livre est très beau, j’ai apprécié ma lecture malgré tout. L’ouvrage m’a donné la piqûre, l’envie d’essayer et de tester différentes choses. J’aime les modèles agricoles différents qui tentent de ramener l’humain au rythme normal des saisons. Ce livre est tout à fait dans cette optique. Je vais donc poursuivre mon exploration de la culture hivernale des légumes puisque c’est quelque chose qui m’intéresse et que j’ai bien envie de tester ici.

Le maraîchage nordique, Jean-Martin Fortier, Catherine Sylvestre, éditions Cardinal, 248 pages, 2021

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Dinosaures: ce qu’ils étaient vraiment

Les progrès de la science et la découverte de nouveaux fossiles changent à jamais notre vision des dinosaures. Ce livre exceptionnel, basé sur les travaux scientifiques les plus récents, vous surprendra en remettant en question tout ce que vous pensiez connaître sur l’apparence et le mode de vie de ces bêtes mythiques. Illustré par Bob Nicholls, célèbre paléoartiste, cet ouvrage nous offre une représentation inédite des dinosaures tels qu’ils étaient vraiment. Ce monde perdu se pare désormais de plumes et de couleurs vives. Fascinant !

Ce livre est passionnant! C’est d’ailleurs l’un des livres sur les dinosaures les plus intéressant que j’ai pu lire, sans doute parce qu’il ne se contente pas de faire un tour d’horizon des espèces que l’on connaît déjà. Au contraire, il aborde plutôt un thème assez rare dans ce domaine: les couleurs et les plumes des dinosaures. Lorsque cet aspect a été évoqué par les chercheurs, ça avait été toute une découverte à l’époque, puisqu’on a toujours pensé que les dinosaures avaient la peau écailleuse, comme les lézards. Par contre, ce sujet est souvent peu élaboré dans les livres que j’ai pu lire. C’est un aspect dont on ne parle pas vraiment quand on aborde la vie et les recherches sur les dinosaures alors que c’est passionnant! Ici, l’auteur nous présente les dernières recherches sur le sujet, les expérimentations de nombreux chercheurs, des images de reconstitution des espèces, mais aussi de nombreux fossiles. C’est un livre qui parle essentiellement de l’apparence des dinosaures.

« Le monstre se rapproche de la jeep qui s’enfuit, la terre tremble à chacun de ses pas; il démolit un cabanon avec les dents, gobe l’avocat épouvanté. C’est ainsi que nous découvrons Tyrannosaurus Rex dans Jurassic Park (1993). C’est une vision d’épouvante: peau écailleuse et luisante, griffes et dents formidables. Cette image du dinosaure est si répandue que presque plus personne ne demande comment nous savons qu’ils ressemblaient à ça. Or, nous savons maintenant qu’ils ne ressemblaient pas du tout à ça. »

La couleur, l’aspect des plumes, leur fonctionnement, sont les principaux thèmes du livre, qui présente l’avantage d’être un magnifique ouvrage, vraiment agréable à découvrir. À l’aide d’une échelle chronologique, l’auteur présente quinze reptiles, oiseaux et mammifères préhistoriques qui couvrent différentes périodes. Chacun est présenté en couleurs, avec ses caractéristiques. Puis on nous raconte sa petite histoire, ainsi que les recherches scientifiques entourant sa découverte. Chaque portrait est agrémenté de dessins, de photographies de fossiles qui ont été trouvés et d’explications. Les photos sont impressionnantes et abondamment commentées. C’est vraiment fascinant de découvrir des fossiles de dinosaures et d’apercevoir les traces de leurs plumes!

On apprend une foule de choses concernant les méthodes pour vérifier les informations relatives à l’aspect des animaux. La science peut déterminer à l’aide des échantillons recueillis, la couleur de la plupart des dinosaures, pourquoi ils avaient des plumes, à quoi servaient les différents coloris. On apprend de nombreuses choses et on découvre des espèces étonnantes et fascinantes. Mon dinosaure préféré? Le microraptor, qui ressemble à un oiseau au plumage irisé bleu et violet. On le croirait sorti tout droit d’un monde fantastique! Toutefois, chaque espèce est intéressante puisqu’elle nous permet de comprendre la science et la biologie au-delà de l’idée que l’on se fait des dinosaures dans la culture populaire. De la représentation graphique à la recherche scientifique, cet ouvrage nous offre un tour d’horizon des dinosaures bien différent de ce à quoi nous sommes habitués. 

« Malgré ces découvertes, lorsque les suites de Jurassic World sont sorties, en 2015 et en 2020, les producteurs ont préféré un T.Rex à écailles. La série Jurassic Park était censée être scientifiquement correcte, mais comme l’a dit un des producteurs: « Nous voulons des dinosaures effrayants, et ça veut dire des grandes dents et une peau écailleuse. Un T.Rex à plumes aurait juste l’air d’un poulet géant. » Donc, en un sens, la réponse est que les dinosaures avaient l’apparence que nous avions envie de leur donner. »

J’ai eu un gros coup de cœur pour ce livre parce que j’ai vraiment eu l’impression d’apprendre beaucoup de choses. J’ai suivi avec fascination les détails des découvertes de ces espèces et les photographies de fossiles m’ont vraiment intéressée.

Un livre que je vous conseille absolument si les dinosaures vous intéressent. Il en vaut vraiment la peine, justement parce qu’il est très différent de ce que j’ai pu lire sur le sujet. Un magnifique ouvrage!

Dinosaures, Michael J. Benton, éditions Multimondes, 256 pages, 2021

Walker Evans, Dorothea Lange & les photographes de la Grande Dépression

Dans les années 1930, la Grande Dépression bouleverse l’Amérique. Déflation, chômage, migrations… La crise économique transforme le pays définitivement. Le mode de vie américain, à la fois rural et communautaire, disparaît dans la douleur. C’est cette Amérique que les photographes de la Farm Security Administration – Walker Evans, Dorothea Lange, Marion Post Wolcott, Russell Lee, Arthur Rothstein, Jack Delano – vont immortaliser. Cet important travail d’archivage cherchait, par la multiplicité et la nouveauté des regards, à fouiller en profondeur le réel et à montrer l’ordinaire, le quotidien des Américains.

C’est après avoir lu – et adoré! – Jours de sable que j’ai eu envie d’approfondir le sujet et de voir des images de vrais photographes qui ont couvert la Grande Dépression dans les zones rurales. Thématique dont s’est inspirée Aimée De Jongh pour son roman graphique.

En faisant quelques recherches, je suis tombée sur ce beau-livre, Walker Evans, Dorothea Lange & les photographes de la Grande Dépression, qui correspondait tout à fait à ce que je cherchais. J’ai beaucoup apprécié cet ouvrage qui regroupe 300 images d’époque et nous fait découvrir l’univers réel des photographes de la Farm Security Administration. Le livre nous fait découvrir le visage de la Grande Dépression dans les régions rurales, qui frappa de plein fouet les années 30.

« Si vous perdez votre courage, vous perdez ce que vous avez de plus important en vous – c’est tout ce que vous avez pour continuer d’avancer. »

On suit donc dans leur travail sur le terrain, plusieurs photographes dont certains sont très connus, comme Dorothea Lange et Walker Evans, et d’autres beaucoup moins. Soucieux de rapporter des images pour l’organisme qui venait en aide aux fermiers, on découvre à travers leur travail des photographes sensibles, parfois militants, souvent courageux. Je pense à Marion Post Walcott une photographe engagée et féministe, partie seule sur les routes. Je regrette qu’on n’entende pas plus parler d’elle. Son parcours semble vraiment fascinant. J’aurais aimé trouver un ouvrage sur elle. J’ai aussi beaucoup aimé le regard d’Arthur Rothstein, un jeune homme de 21 ans n’ayant jamais voyagé, qui se retrouve à sillonner le pays pour en apporter des images marquantes. Il amène un œil neuf sur la vie quotidienne des gens.

« Faites parler vos images avec votre cœur et votre âme. »

Ce bel ouvrage, rempli de photos d’époque et posant un regard sur une période difficile de l’histoire américaine, est vraiment un beau livre à consulter si on s’intéresse à la Grande Dépression. Les photos sont touchantes et nous permettent de mieux comprendre l’extrême pauvreté et la force avec laquelle les gens affrontaient cette période. Malgré cela, on ressent que l’humain est résilient, fier et tente de se relever malgré tout.

Chacun des chapitres débute par un portrait du photographe, retraçant son travail et sa biographie, avant de nous révéler ses photos. Certaines nous sont connues et se retrouvent souvent en couvertures de livres. D’autres sont plus anonymes, mais ne manquent pas d’émotions.

J’ai beaucoup aimé cette lecture, ce fut une excellente découverte!

Walker Evans, Dorothea Lange & les photographes de la Grande Dépression, Thierry Grillet, éditions Place des Victoires, 280 pages, 2017

Potager à l’année

Que l’hiver soit à nos portes ou que le printemps tarde à se montrer le bout du nez, tout maraîcher qui se lance dans l’aventure de l’agriculture urbaine peut prolonger la saison des récoltes de plusieurs mois, et même la faire durer toute l’année! Albert Mondor, expert horticulteur, prodigue des conseils pratiques et avisés pour démarrer ses semis, pour protéger ses végétaux comestibles des écarts de température et pour construire soi-même des abris où les légumes pousseront en toute tranquillité.

L’an dernier, Guy avait lu Des bestioles et des plantes dans la même collection et il avait beaucoup apprécié cet ouvrage. J’avais donc hâte de lire un autre titre d’Albert Mondor. Potager à l’année s’avérait tout trouvé pour nous, puisqu’on tente de cultiver un peu plus toute l’année, malgré notre saison froide rigoureuse.

L’ouvrage aborde la culture des légumes et des fines herbes sous différents angles, principalement en gardant en tête un jardinage à l’année afin de prolonger la saison du potager extérieur. Le livre parle de jardinage de manière générale, avant de se consacrer à différents aspects plus spécifiques du jardinage à l’année: la culture sous serre, les fermes intérieures, la plantation intérieure de « cuisine » et un guide des végétaux pour un potager à l’année. C’est un ouvrage très intéressant si on souhaite trouver des façons d’accroître notre capacité à jardiner à l’année. 

« Plusieurs études scientifiques ont effectivement démontré que la pratique du jardinage et de l’agriculture urbaine permet de calmer les esprits et d’apporter un peu de réconfort et de paix intérieure durant les périodes troubles. »

L’auteur aborde en début d’ouvrage, les effets bénéfiques du jardinage et le fait d’avoir les deux mains dans la terre. C’est effectivement une activité très zen que de jardiner. On apprend une foule de choses sur les plantations et sur la consommation en générale, sur les végétaux et la façon d’utiliser notre jardin pour prolonger la culture. En cultivant sous tunnel par exemple. J’ai été surtout intéressée par le chapitre consacré aux serres et à celui des fermes urbaines intérieures dont je trouve l’idée géniale. Un projet qui devrait être beaucoup plus répandu d’ailleurs. Être capable de se nourrir et de nourrir les gens devrait quand même être un objectif primordial dans notre société alors qu’il passe bien souvent au dernier plan. Alors que de bonnes idées, il y en a plein!

J’ai appris beaucoup de choses dans cet ouvrage. Depuis la pandémie et l’augmentation spectaculaire du panier d’épicerie, le jardinage est une option vraiment intéressante pour quiconque a envie d’accroître sa production de légumes et de fines herbes, en plus d’acquérir une certaine autonomie, à petite et grande échelle. J’ai bien apprécié cette lecture, que je trouve vraiment très pertinente, surtout en ce moment. Je suis tombée en amour avec les serres photographiées dans ce livre. J’ai appris des choses vraiment intéressantes sur certains végétaux que je cultive dans la maison et dans le jardin, et des moyens pour assurer une meilleure productivité. 

Un livre que j’ai beaucoup aimé et qui me sera bien utile au potager!

Potager à l’année, Albert Mondor, éditions du Journal, 240 pages, 2022

Stranger Things- Annuaire Hawkins 1985

Stranger Things Hawkins annuaire du collègeL’année 1984-85 ne s’annonçait pas différente des autres à Hawkins, et pourtant, des choses incroyables se sont produites : dans ce livre sont retranscrits tous les grands moments de l’année grâce aux témoignages de tous ceux qui en ont été les héros.

Stranger Things- Annuaire Hawkins 1985 est l’un des trois albums jeunesse autour de l’univers de la série Stranger Things que j’ai emprunté à la bibliothèque. Je n’osais pas les acheter, de peur d’être déçue. Ça été le cas pour le premier. Celui-ci est pas mal, alors que mon préféré reste les Dossiers secrets de Will Byers, plus original que les autres. C’est surtout parce qu’il apporte du nouveau contenu qu’il est intéressant. On a l’impression d’entrer dans l’intimité de Will, ses carnets, ses idées, ses craintes, alors que les deux autres livres sont agréables à feuilleter, sans plus.

L’annuaire du collège d’Hawkins est en fait un livre tête-bêche. D’un côté c’est l’annuaire des plus jeunes. Il appartient à Mike Wheeler. De l’autre, c’est l’annuaire du lycée d’Hawkins et il appartient à sa sœur, Nancy. On retrouve dans les deux cas tout ce qui fait le charme (ou pas) des annuaires étudiants: notes de la direction et du corps enseignant, petits mots des amis, dessins, collages de photos thématiques, mise en avant des personnalités étudiantes de l’année, activités parascolaires, encouragements, hommages et même, les pages de publicités.

Les deux versants du livre sont construits de façon similaires, excepté que d’un côté, c’est le monde de Mike que l’on découvre et de l’autre, celui de Nancy. Dans l’ensemble, même si le livre est agréable à feuilleter, il n’apporte pas non plus de contenu vraiment original. C’est un annuaire scolaire, créé pour parler un peu des personnages de la série et de leur univers étudiant. Le côté de Mike est plus enfantin et moins rempli, alors que celui de Nancy est légèrement plus consistant.

C’est un ouvrage agréable à feuilleter, sans plus. Une petite curiosité amusante pour les fans de la série, absolument pas incontournable.

Stranger things- Annuaire Hawkins 1985, Matthew J. Gilbert, éditions Hachette, 88 pages, 2019