
« Comme je crois l’avoir dit, en prison tout le monde est innocent. Pendant tout le temps que j’ai passé là-bas, j’ai cru à l’innocence de moins de dix hommes. Andy Dufresne était l’un d’eux. »
Condamné à une peine de prison à perpétuité après le meurtre de sa femme et de l’amant de celle-ci, Andy Dufresne, jeune banquier, purge sa peine au pénitencier de Shawshank.
Les évadés de Stephen King a d’abord été publié dans le recueil Différentes saisons sous le titre Rita Hayworth et la rédemption de Shawshank. Cette lecture s’est avérée être un gros coup de cœur. Je garde un très vague souvenir du film, À l’ombre de Shawshank, sorti en 1994. Je me demande si je l’ai vu… je n’en suis pas certaine même si les images me sont familières. Quoiqu’il en soit, j’ai eu un gros coup de cœur pour le livre. Cette histoire est à la fois fascinante, dérangeante et extraordinaire.
L’histoire se déroule à la fin des années 40 et au début des années 50. Elle est racontée par Red, un prisonnier qui est en fait un pourvoyeur. Il s’occupe de trouver aux autres prisonniers ce dont ils ont besoin, n’importe quoi, moyennant de l’argent. Il fait alors la connaissance d’un petit nouveau, Andy, jeune, beau, ancien banquier et géologue amateur condamné pour le meurtre de sa femme et de l’amant de celle-ci. À travers les yeux de Red nous découvrons l’histoire d’Andy.
« Je commençais à apprécier son style sobre et tranquille. Quand on s’est payé dix ans de vacarme infernal, ce qui était mon cas, on en a sacrément marre des gueulards, des vantards et des frimeurs. Oui, je crois qu’on peut honnêtement dire qu’Andy m’a plu dès le premier jour. »
On apprend ce qui s’est passé pour qu’il atterrisse en prison, ce qu’il a vécu lors de son incarcération, sa façon de faire face à la violence et le moment où le vent a tourné pour lui. Sa position en prison a changée. Il a su mettre à profit ses connaissances au service des autres. Il s’occupera même de la bibliothèque de la prison pendant des années. En nous racontant l’histoire d’Andy, Red brosse du même coup un portrait de la vie rude et difficile en cellule, où tout est monnayable et où les agressions sont légion.
Les évadés est un roman qui a su beaucoup me toucher. C’est un livre incroyable et en même temps, c’est l’histoire d’une grande amitié et de la survie dans un milieu hostile et complexe.
« Andy était cette part de moi qu’ils n’ont jamais pu enfermer. »
Je ne veux pas raconter trop de choses sur ce roman car si vous n’en connaissez pas encore l’histoire, il est vraiment intéressant d’en découvrir peu à peu les détails au fil des pages et de ce que nous raconte Red. J’ai trouvé la construction de cette histoire très forte. Je crois que, de tous les livres du King dans la collection Wiz, celui-ci est mon préféré. La narration fait toute la différence dans ce livre, vu que l’histoire nous est racontée par une autre personne. On veut découvrir ce que Red sait, ce qu’il a entendu et ce qui s’est vraiment déroulé. On veut savoir ce qu’il adviendra d’Andy et parallèlement, ce qu’il adviendra de Red.
« Je me demande que faire. Mais en fait la question ne se pose pas. Il n’y a jamais que deux choix. S’occuper à vivre ou s’occuper à mourir. »
Bien au-delà d’une histoire sur la prison et sur les violences qui s’y déroulent, Les évadés est une histoire d’amitié, de justice (et d’injustice), de courage, d’espoir et du choix de continuer à vivre malgré tout.
J’ai adoré!
Les évadés, Stephen King, éditions Albin Michel, 192 pages, 2021