Une seconde avant Noël

Chers lecteurs (et donc chers amis), vous qui, chaque année, découvrez, émerveillés, vos cadeaux au pied du sapin, vous êtes-vous jamais demandé qui était vraiment le père Noël ? En 1851, dans la cité minière de Cokecuttle, le petit Harold survit péniblement, vivant sous les ponts et ramonant des cheminées. Et pourtant… Harold ignore qu’il est promis à un destin fantastique. Guidé par un génie invisible, il va découvrir un monde peuplé d’arbres magiques, de lutins et de rennes volants. D’extraordinaires voyages l’attendent. Ce jeune orphelin va nous faire découvrir les débuts d’un personnage que nous connaissons bien… Au travers de mille péripéties joyeuses, nous allons assister à un formidable événement : le premier de tous les noëls ! Une seconde avant minuit, la question reste posée : le père Noël parviendra-t-il à livrer les jouets à temps ? Redonnera-t-il aux hommes le goût de l’impossible et du merveilleux ?

J’ai lu ce livre pour la première fois en 2005. J’en gardais un excellent souvenir et j’avais envie de le relire depuis longtemps. À l’époque, je l’avais emprunté, mais j’avais envie de l’avoir à moi, sauf qu’il était épuisé chez nous. Cette histoire, qui se rapproche du conte, est tout à fait le genre de livre qu’on a envie de relire dans la période des Fêtes. Cette réédition, avec l’illustration s’inspirant de Thomas Nast, est parue en Europe en 2020, mais n’a pas été disponible ici avant la fin 2021. Ça aura prit du temps avant que je puisse relire ce roman, mais l’attente aura value la peine! J’ai d’ailleurs vu sur la page de l’éditeur qu’il était indiqué que l’auteur signait une nouvelle version de son célèbre conte avec cette édition. Je suppose donc qu’elle a été remaniée depuis la toute première version. 

Cette histoire est tellement belle et intemporelle, tout à fait le genre de livre que j’aime avoir dans ma bibliothèque et relire au fil des ans. C’est ce livre qui m’a accompagnée tout le long des fêtes cette année. J’en lisais un chapitre de temps en temps. C’était un plaisir que de me replonger dedans après toutes ces années.

Une seconde avant Noël a des airs de conte de Dickens. Le rapprochement est indéniable, tant ce roman, qui est à la fois magique et plein d’aventures, se déroule en grande partie dans les bas-fonds de Londres, quelques années après la Révolution industrielle. L’histoire débute en 1851 dans la ville de Cokecuttle, une cité où le travail des enfants, la pollution et la pauvreté font partie du quotidien. Harold Gui, un jeune orphelin, se retrouve par un mauvais coup du sort dans une ferme de redressement. C’est là que, pour lui, tout va changer. Pour nous aussi. Car son histoire est intimement liée à celle de Noël. Promis à un destin plus grand que nature, il deviendra une légende. À ses côtés, nous découvrirons le premier de tous les Noëls!

 » « Savoir rêver » était selon lui le seul moyen tangible de fuir l’enfer noir de Cokecuttle en 1851. »

Le destin du petit Harold est vraiment unique. C’est un enfant vaillant, qui a connu son lot de misères et d’injustices. Il est aussi très particulier. Les gens qu’il rencontre dans sa vie, qu’ils soient bons ou mauvais, vont contribuer à forger la légende qu’il deviendra.

J’ai adoré les personnages de ce roman. Harold est un garçon adorable, mais je pense aussi à son ami Le Falou, un vieil homme cultivé, qui s’était installé à proximité des quais pour être présent lorsque les caisses de bois, calées avec de vieux journaux, étaient débarquées. Ainsi, il trouvait de la lecture gratuite!

« Le Falou lui avait expliqué qu’un homme qui avait de la mémoire et connaissait beaucoup d’histoires à raconter était riche de biens inestimables. »

À travers son histoire, c’est à la fois son passé et son futur que le lecteur découvre. Harold aura pour mission de redonner un peu de magie à ce monde gris et maussade, à faire briller les yeux des enfants comme ceux des adultes. Ce qui est une mission bien difficile, surtout chez les adultes! Les croyances et la magie s’évanouissent. Les personnages fabuleux et les légendes ont laissé la place à un morne quotidien bien gris et bien difficile…

« Harold appartenait désormais à ce monde où l’impossible a toujours toutes les chances d’être vrai. »

J’ai adoré ce roman, tout autant qu’à ma première lecture. C’est le genre de conte qui fait du bien, un peu comme Un chant de Noël de Dickens. On y retrouve la pauvreté des bas fonds londoniens, on imagine sans mal la pollution du charbon et les usines qui fument jour et nuit. Puis, l’étincelle qui apporte un peu de magie pour illuminer ce monde si sombre. C’est ce que j’aime dans ce genre d’histoire: l’idée que l’émerveillement peut rendre le quotidien plus doux. 

Avec ce roman, nous plongeons dans une histoire pleine de magie et de personnages fantastiques. C’est une histoire sur l’espoir et le bonheur de croire. Ce conte fait appel à notre cœur d’enfant. J’adore définitivement ce roman! Voilà une histoire que je ne peux que vous conseiller. Un peu de magie fait toujours du bien.

Une seconde avant Noël, Romain Sardou, XO éditions, 288 pages, 2020

Publicité

La collision des étoiles

Coralie doit rejoindre son père à Vancouver pour les vacances de Noël. Cinq jours en train depuis Montréal… une éternité! Elle a bien l’intention de s’enfermer dans sa cabine avec ses livres pour combattre l’anxiété qui la ronge en secret. Mais à l’embarquement, changement de plan : une erreur de sac à dos soude son destin à celui de Mégane et de Xavier, deux adolescents qui transportent de la drogue. Coralie devra alors les suivre dans un tourbillon de paysages enneigés, d’escapades nocturnes, de doux sentiments inattendus et de chocolats chauds à la menthe sucrée.

Dès que j’ai vu la parution de ce roman pour adolescents, j’ai eu envie de le lire. L’idée d’un roman qui se déroule pendant les vacances de Noël, à l’atmosphère enneigée et rempli d’aventures, me semblait vraiment intéressant. On en fait si peu au Québec. Il s’agit en plus d’un premier roman. Et c’était une très bonne lecture! 

Coralie doit faire un long voyage en train, de Montréal à Vancouver, pour se rendre chez son père qu’elle n’a pas vu depuis un moment, pour les vacances de Noël. Elle n’a pas envie d’y aller et le voyage s’annonce très pénible car elle souffre d’anxiété sociale et possiblement, d’agoraphobie. Alors qu’elle se retrouve dans sa cabine, elle constate avec horreur qu’elle a échangé par mégarde son sac à dos avec celui de deux autres jeunes, Mégane et Xavier, qui transportent de la drogue. C’est alors que son voyage, qu’elle espérait passer la tête plongée dans sa liseuse, à l’écart des autres passagers, prend une toute autre tournure…

« C’est là le tragique des introvertis anxieux: les autres nous épuisent mais nous attirent en même temps, éternel jeu du chat et de la souris. »

Voilà un roman à l’atmosphère enneigée, qui sent bon le chocolat chaud, l’amitié et qui se déroule dans un train qui passe à travers des paysages hivernaux grandioses. L’écriture est efficace et les lieux sont très visuels, ce qui nous permet de plonger dans le roman et de se laisser porter par l’histoire. Ce qui est très intéressant avec ce livre c’est sa façon de combiner des thématiques assez graves avec l’ambiance d’un roman réconfortant parfait pour les vacances. Même s’il aborde des thèmes importants comme l’anxiété, la pauvreté, les difficultés familiales et amoureuses, la drogue et la santé mentale, c’est un roman qui se lit avec plaisir et qui amène son lot d’aventures et de péripéties.

« Des millions d’étoiles à perte de vue baignent dans des filaments de nuages, inondant l’entièreté de mon champ de vision. Un délicieux vertige me saisit, comme si j’étais aspirée par l’infinité du ciel. Je réalise à cet instant précis à quel point je suis vivante. Minuscule, insignifiante et pourtant chanceuse d’être là, sur une toute petite planète d’un immense univers, à sentir l’hiver contre ma peau gelée. »

J’ai apprécié qu’on parle de santé mentale et d’anxiété, en donnant un petit côté magique aux événements que vit Coralie. Grâce aux rencontres qu’elle fait dans le train, l’adolescente doit repousser encore plus ses capacités d’adaptation. Les événements auxquels elle doit faire face lui font réaliser qu’elle passe à côté de beaucoup de choses dans sa vie. Les confronter n’est pas facile, sauf qu’ils lui font réaliser que la vie évolue sans elle, la plupart du temps. J’ai apprécié que ces événements ne soient pas une solution aux problèmes de santé mentale, mais plutôt un petit choc pour Coralie qui comprend bien qu’elle ne vit pas pleinement sa vie et qu’elle doit demander de l’aide.

Un roman qui est vraiment agréable à lire, presque réconfortant dans le message qu’il fait passer. J’ai adoré le ton de cette histoire justement pour cela. Ici, pas de morale ou de propos déprimants. Le dosage entre l’aventure et l’anxiété de Coralie est vraiment bien choisi. En prime, nous avons droit à un superbe voyage en train (le salon panoramique me fait rêver ainsi que le dernier wagon du train) et à des paysages enneigé. Un vrai plaisir!

Un bel exemple qui montre qu’on peut aborder des thèmes difficiles en littérature jeunesse tout en offrant une histoire où l’atmosphère est agréable. Une auteure à surveiller, qui publiera à nouveau je l’espère. Je relirai sans doute cette histoire à l’occasion, lors de prochaines vacances de Noël, elle s’y prête bien.

Un roman qui ne manque pas d’action et qui donne envie de profiter de la vie au maximum! 

La collision des étoiles, Joanie Boutin, éditions Bayard Canada, 360 pages, 2021

Enchanteurs: la vie amoureuse des oiseaux

Enchanteurs explore la vie intime des oiseaux et nous révèle l’étonnante diversité de leurs modes de reproduction. À travers des histoires parfois attendrissantes, souvent inattendues, on y découvre notamment que la monogamie ne fait pas l’unanimité chez toutes les espèces et que de nombreux mâles savent exécuter une parade nuptiale élaborée pour séduire leur partenaire.

Enchanteurs est un beau livre abondamment illustré, intéressant pour ceux qui sont curieux de découvrir de nouvelles choses sur les oiseaux et leurs comportements. L’auteur aborde la vie amoureuse des oiseaux à travers sept grands thèmes: l’écologie et les systèmes sexuels, la parade nuptiale, les nids et les œufs, la nichée, l’inversion des rôles sexuels, la reproduction communautaire et le parasitisme de ponte. 

C’est un bel ouvrage, dans lequel on apprend plusieurs anecdotes et faits autour de la vie amoureuse, familiale et parentale des oiseaux de façon générale, avec des exemples provenant d’espèces de partout à travers le monde. On découvre des oiseaux d’ici et d’ailleurs ainsi que des comportements atypiques ou intrigants. Le monde des oiseaux est souvent étonnant et nous amène à voir différemment notre conception de leur vie en communauté. L’investissement des deux parents par exemple, ou l’abandon de la nichée, nous permet de mieux saisir la dynamique de leur vie amoureuse. 

« Mieux connaître les oiseaux, c’est aussi apprendre à porter un autre regard sur nous-mêmes. »

Le livre aborde autant les débuts de la vie amoureuse des oiseaux (l’écologie et la biologie, les parades amoureuses) que la vie parentale (dynamique mâles / femelles, nichée, élevage des petits). Il y a aussi des aspects surprenants et moins « glorieux » à nos yeux: le parasitisme de ponte, la manipulation, les conflits, les infanticides. Alors que d’autres sont fascinants, comme l’architecture des nids ou l’élevage communautaire des petits. Il y a des aspects lumineux à leur mode de fonctionnement et des aspects beaucoup plus sombres qui sont forcément très étonnants. 

« Les oiseaux sont les derniers dinosaures encore vivants: quiconque a été poursuivi par un dindon en pleine parade nuptiale aura remarqué sa ressemblance frappante avec les vélociraptors de Jurassic Park. »

J’ai appris une foule de choses concernant les oiseaux et leur vie de couple et de famille. Saviez-vous que certains albatros peuvent mettre de 10 à 20 ans avant de se reproduire? Que la femelle perruche ondulée peut se souvenir de la voix exacte de son partenaire même s’ils sont séparés? Que le divorce existe aussi chez les oiseaux? Que le ménure superbe peut imiter n’importe quel son, des autres oiseaux en passant par les tronçonneuses ou les appareils photo? Le monde des oiseaux est un monde fascinant à découvrir et le livre donne une réponse intéressante à plusieurs questions ou observations particulières de la vie amoureuse des oiseaux.

J’ai beaucoup aimé cette lecture!

Enchanteurs: la vie amoureuse des oiseaux, Wenfei Tong, éditions Multimondes, 192 pages, 2021

La fausse barbe du père Noël

Avez-vous déjà rêvé d’un Noël différent ? La dinde aux marrons, les cadeaux sans surprise et les bûches au chocolat écœurantes, on finit par s’en lasser. Que diriez-vous d’une tourte à la viande explosive, d’un abominable homme des neiges de compagnie ou d’une perdrix très serviable dans un poirier ? Et si le père Noël s’en allait travailler dans un zoo, ou semait le chaos dans un magasin de jouets, voire se faisait arrêter pour effraction ? Plongez dans le monde fantastiquement drôle de Terry Pratchett pour un plaisir festif à nul autre pareil. À la lecture de ces onze nouvelles, vous allez vous esclaffer, vous étouffer et pleurer (de rire) – vous ne verrez jamais plus Noël du même œil.

J’avais envie de lire quelque chose d’abordable pendant la période des Fêtes et j’ai donc décidé de livre La fausse barbe du père Noël, un recueil de nouvelles ou de contes, vraiment très agréable à découvrir. Il s’agit d’une première lecture pour moi de la plume de Terry Pratchett, un auteur très prolifique que je n’avais encore jamais lu. Ce fut donc une belle découverte. 

Malgré le titre qui laisse supposer qu’il s’agit d’un livre de Noël, ce n’est pas tout à fait le cas. Certains contes sont plus festifs et se déroulent à Noël ou en hiver, mais plusieurs autres histoires ont d’autres thèmes et se déroulent à différents moments de l’année. C’est un recueil fantastique, dans le même genre de monde un peu loufoque que crée normalement Terry Pratchett.

La fausse barbe du père Noël est un recueil d’histoires qui est drôle, amusant et très agréable à lire. Cette lecture s’adresse aux jeunes comme aux adultes. On y trouve notre compte, peu importe notre âge. C’est un livre familial, qui peut être lu par tous. On y retrouve par exemple un conte sur la tourte à la viande géante explosive, l’abominable homme des neiges, l’œuf géant, la météo déréglée et bien d’autres…

« Un jour, peu après Noël, Albert se réveilla et sut tout de suite que quelque chose clochait. Il flottait dans l’air une odeur de froid, et il entrait par la toute petite fenêtre du sous-sol une lumière blanc mat. 
La neige, se dit-il. Et il cessa d’y penser jusqu’au moment où il ouvrit la porte pour récupérer son lait. Il n’y avait pas de lait – mais un immense mur de neige avait commencé à envahir insensiblement l’hôtel de ville. Albert claqua la porte et la verrouilla. Puis il monta en trombe au premier étage. Les fenêtres étaient toutes couvertes de neige. »

La plupart des histoires se déroulent à Blackbury, une ville fictive que l’on retrouve dans d’autres livres de l’auteur. Toutes les histoires sont ancrées dans un univers fantastique. Elles sont pleines d’humour et très divertissantes. Le recueil est abondamment illustré, ce qui permet une belle mise en contexte de chaque histoire. C’est un livre parfait pour les vacances, le congé des Fêtes ou la semaine de relâche par exemple. L’univers de Pratchett sollicite l’imagination, avec son monde loufoque et amusant qui se dévore d’un conte à l’autre. 

J’ai personnellement eu beaucoup de plaisir à découvrir ces nouvelles!

L’avis de Geneviève qui l’a lu aussi

La fausse barbe du père Noël, Terry Pratchett, éditions L’Atalante, 176 pages, 2018

Défense de tuer

Au plus fort de l’été, le Manoir Bellechasse, un hôtel luxueux des Cantons-de-l’Est, accueille les membres d’une riche famille canadienne-anglaise venus rendre un hommage à leur défunt patriarche. Dans les esprits comme dans le ciel, l’atmosphère s’alourdit et une tempête s’abat, laissant derrière elle un cadavre presque trop bien mis en scène. Mais qui aurait l’audace de tuer sous les yeux de l’inspecteur-chef Armand Gamache qui célèbre là, comme chaque année, son anniversaire de mariage ? Au cœur des bois, derrière les convenances et les sourires polis, la haine et le passé refont surface, persuadant Gamache que le meurtre est comme l’orage : une libération. 

Défense de tuer était la lecture de décembre pour le défi Un Penny par mois. Je l’ai lu au tout début décembre, mais j’ai un peu tardé à mettre le billet en ligne, à cause des vacances de Noël. Ce roman est la quatrième enquête d’Armand Gamache. C’est un roman plus profond encore que les autres, du moins d’un point de vue psychologique, puisque l’auteure va très loin dans l’analyse d’une famille et de tout ce qu’elle cache. On en apprend aussi beaucoup sur la vie familiale d’Armand en parallèle et, plus on avance dans la série, plus on apprécie l’inspecteur-chef qui apparaît comme quelqu’un de terriblement humain. 

« Il était venu au Manoir Bellechasse pour mettre son cerveau au neutre, pour se détendre. Pour ne plus avoir à chercher la tache sur le tapis, le couteau dans les buissons, ou dans le dos. Pour cesser de percevoir des intonations malveillantes dans des paroles en apparence anodines. […] Il s’était mis à regarder de vieux films et à se demander si les personnes âgées à l’arrière-plan vivaient toujours. Ou de quelle façon elles étaient mortes. C’était déjà suffisamment navrant, mais quand il avait commencé à observer les gens dans la rue et à voir leur crâne sous la peau, il avait su que des vacances s’imposaient. »

Avec sa femme Reine-Marie, Armand est en vacances pour célébrer leur anniversaire de mariage. Depuis le début de leur relation, ils ont l’habitude d’aller au Manoir Bellechasse, une auberge splendide nichée en pleine nature. Alors que le couple profite de moments ensemble, une famille très compliquée séjourne aussi sur place. Accumulant les faux-semblants, les secrets, les rancunes, ses membres se déchirent. Quand on retrouve le corps d’un d’entre eux sur le terrain de l’auberge, Gamache doit mettre un terme à son séjour romantique pour enquêter sur ce meurtre étrange et spectaculaire. Dans cette affaire, les choses ne sont pas ce qu’elles semblent être…

J’ai beaucoup aimé cette enquête qui parle de la famille, des secrets bien enfouis et de la relation des enfants avec leur père. Une figure importante et centrale, tant pour la famille séjournant à l’auberge que pour Gamache qui doit faire la paix avec l’histoire de son propre père. C’est là que l’on découvre certaines choses sur sa propre famille. Des choses vécues enfant affectent son comportement et ses réactions, aujourd’hui. Le côté psychologique des liens familiaux est très bien abordé dans ce roman. On y parle aussi d’art, plus précisément de sculpture, et d’hôtellerie. J’ai d’ailleurs trouvé très intéressant les personnages qui évoluent au sein du Manoir Bellechasse. Ils sont au cœur de la dynamique de l’auberge et leurs histoires personnelles apportent beaucoup à l’atmosphère qu’on y retrouve.

Même si ce roman ne se passe pas à Three Pines, du moins, pas en grande partie, le charmant petit village n’est pas très loin. Tout juste de l’autre côté des montagnes. On découvre par le même fait une facette plus sombre d’un des personnages récurrents. L’auberge quant à elle, amène le côté réconfortant et tranquille que l’on retrouve normalement à Three Pines. Du moins, tant qu’on n’y découvre ni cadavre, ni meurtrier!

Cette lecture de décembre était donc un très bon cru! Après l’automne, l’hiver et la période entourant la fête de Pâques pour les autres tomes, cette enquête se déroule cette fois l’été, en pleine canicule. C’est amusant car c’est le livre jusqu’à maintenant que je n’aurais peut-être pas lu. Les histoires de famille et les canicules ne m’attirent pas vraiment. Pourtant, c’est l’un des meilleurs jusqu’à maintenant, sans doute à cause de l’analyse psychologique qu’on y retrouve et du côté un peu étonnant des événements. Si vous aimez les romans qui misent sur la psychologie des personnages et sur les histoires familiales compliquées, ce livre est pour vous!

Défense de tuer, Louise Penny, éditions Flammarion Québec, 432 pages, 2012