
Gabriel, 16 ans, s’est enfin trouvé un travail. Pas le plus glamour (vendre des pointes de pizza sous un néon qui clignote) mais à tout le moins PAYANT. Or l’ambiance est glauque. « Ça serait bête qu’il se mette à y avoir des morts », avait rigolé son meilleur ami. Ha ha. Oui. Très drôle. #not. Ça, c’était avant que les gens meurent pour vrai.
J’ai lu Mascottes sanglantes et pizzas frettes de Pierre-Yves Villeneuve, le premier livre que je lis de cet auteur. Le titre particulier m’attirait bien. Il s’agit d’un court roman d’horreur proposé à partir de 12 ans.
Gabriel travaille dans une pizzéria avec son meilleur ami Jean-Pascal. Gabriel est un ado plutôt terre à terre et très sérieux alors que son ami est tout le contraire de lui. Gabriel arrive à la pizzeria et il débute son quart de travail mais sa journée est vraiment étrange. Il se passe des choses bizarres voire même inquiétantes. Même son trajet jusqu’à son lieu de travail a été pénible. Tout va de travers. Quand il se retrouve seul pour fermer le restaurant, l’ambiance devient de plus en plus glauque et les choses dégénèrent rapidement. Gabriel commence à avoir peur. Pour vrai.
« Au cours des dernières heures, un banc de brouillard est sorti des champs et a complètement enveloppé la ville. La température est tombée. Le fond de l’air traîne avec lui une odeur d’humidité et de fumier. La brume est épaisse. La lumière diffusée par les lampadaires d’Ipex peine à éclairer le stationnement. »
L’histoire est intrigante. L’ambiance est très visuelle et on imagine sans mal la pizzeria: achalandée le jour, elle devient carrément inquiétante quand c’est le temps de fermer. On retrouve les codes classiques d’une histoire d’horreur, dont le meilleur ami de Gabriel est d’ailleurs un grand fan. J’ai aimé l’originalité de l’histoire qui est bien différente de ce à quoi on s’attendrait.
Même si le roman est assez court (un peu trop? J’aurais aimé que l’atmosphère soit plus développée) l’intrigue qui se met en place prend finalement une tournure assez inattendue. C’est sanglant et plutôt efficace. Je crois que j’aurais bien aimé lire cette histoire lorsque j’étais ado.
La seule chose qui m’a dérangée, et j’en parle parce que c’est de plus en plus fréquent dans la littérature jeunesse québécoise, c’est l’utilisation de mots en anglais qui auraient très bien pu être en français. Un « close » (pour une fermeture) ou un « chunk » pour un morceau. Je considère que ce n’est pas nécessaire. Malgré cela, le texte était bien écrit.
Une lecture pleine d’hémoglobine et de pizzas pour les ados en quête de frissons!
Mascottes sanglantes et pizzas frettes, Pierre-Yves Villeneuve, éditions La Bagnole, 120 pages, 2022