
Un botaniste itinérant décrit une plante canadienne devenue nuisible à l’échelle mondiale ; une plante grimpante nommée Canada envahit l’Europe ; un poète chirurgien savoure une limonade d’eau d’érable ; des cucurbitacées sauvages canadiennes cultivées en Bavière ; de l’usage et des prix de drogues canadiennes… Des médecins du roi, des chirurgiens, des apothicaires, des agronomes, des botanistes, des militaires, des administrateurs, des entrepreneurs, des missionnaires et des religieuses se familiarisent avec les plantes nord-américaines et leurs usages, souvent médicinaux, inspirés de pratiques amérindiennes. En continuité avec le premier tome, les auteurs couvrent la période du Régime français à travers 29 histoires vulgarisées qui mettent à l’avant-scène savants et autres personnages œuvrant en Nouvelle-France et dans divers pays d’Europe. Une histoire innovatrice et fascinante.
Cet ouvrage fait partie de la très belle collection Curieuses histoires de plantes qui comprend quatre tomes dont un cinquième sortira prochainement. J’avais apprécié le premier tome, dans lequel j’avais appris de nombreuses choses. J’aime beaucoup cette série que je laisse à portée de main sur la table et dans laquelle je me plonge pour un ou deux chapitres de temps en temps. C’est donc une lecture que je fais sur plusieurs mois. Je trouve que le genre d’ouvrage s’y prête bien puisqu’il est une mine d’informations sur les plantes, la culture, la vision de l’Europe sur nos plantes à nous lors de la colonisation, les herbiers, les plantes médicinales, les connaissances autochtones, etc. C’est passionnant, mais très dense, c’est pourquoi je préfère une lecture sur le long terme.
Les livres sont visuellement très beaux, avec des reproductions en couleurs de dessins botaniques d’époque et de nombreux encadrés anecdotiques. On apprend une foule de choses aussi utiles et intéressantes que curieuses. L’ouvrage est agréable à feuilleter aussi par son format: assez grand et plutôt carré. Ce second tome regroupe 29 histoires relatant des découvertes ou expliquant des usages des plantes du Canada de 1670 à 1760.
Saviez-vous par exemple que la sève d’érable était surtout utilisée en médecine à l’époque? Que le plus vieux livre de botanique médicinale écrit en Amérique l’a été au Mexique en 1552? Que le mot « lauréat » a un rapport direct avec les plantes? Qu’en 1726 on identifiait les cabarets qui vendaient de l’alcool avec des branches de pins et d’épinettes? Qu’on croyait que les gens pouvaient être affectés par l’herbe à puce juste en la regardant? Qu’en moyenne, les plantes possèdent 25 000 gènes contrairement à 22 000 pour l’humain?
C’est fou comme les plantes et leur histoire ont des choses fascinantes à nous apprendre. De mon côté, je poursuis la découverte des plantes avec le troisième tome que je vais débuter bientôt.
Je vous laisse sur une citation de John Evelyn, qui me parle naturellement beaucoup et que je trouve appropriée: « Mieux vaut être sans or que sans arbres ».
Curieuses histoires de plantes du Canada, tome 2: 1670-1760, Alain Asselin, Jacques Cayouette et Jacques Mathieu, éditions du Septentrion, 328 pages, 2015