
Billy Summers est un tueur à gages, le meilleur de sa profession, mais il n’accepte de liquider que les salauds. Aujourd’hui, Billy veut décrocher. Avant cela, seul dans sa chambre, il se prépare pour sa dernière mission…
Billy Summers est le petit dernier de Stephen King et c’est un très bon roman! Pas d’horreur ici, on plonge plutôt dans un excellent roman policier, thriller et récit de guerre. C’est bien mené, touchant et pas du tout prévisible. L’histoire a aussi un petit côté fascinant tant on en apprend plus sur le métier bien particulier du personnage central de l’histoire.
Billy est un tueur professionnel. Il joue un peu à l’idiot et prend des contrats pour de l’argent. Il vit de cela. Mais Billy est un tueur avec une conscience: il ne tue que les méchants. S’ils ne le sont pas suffisamment, il refuse le travail. Le jour où il s’apprête à prendre sa retraite, il accepte un dernier contrat. Un tout dernier, pour boucler la boucler. Et parce que le montant d’argent tout au bout est conséquent. Suffisamment pour prendre une retraite dorée. Surtout que Billy n’est pas si vieux. Cependant, certaines choses lui semblent étranges et il se méfie. L’organisation paraît impeccable mais Billy n’a pas tout à fait confiance. Alors il se prépare un plan B au cas où… C’est aussi sous couverture pour cette affaire, celle d’un « écrivain » en plein travail d’écriture, qu’il découvre le plaisir d’écrire pour vrai. Il se prend au jeu, lui qui est déjà un grand lecteur. Vous l’aurez deviné, Billy Summers ne ressemble pas vraiment à l’idée qu’on peut se faire d’un tueur à gages.
Dans ce roman, on s’attache beaucoup à Billy. Même si son travail pose forcément des questions morales pour le lecteur, on lui souhaite le meilleur du monde. C’est un bon gars. Même s’il tue. J’aime beaucoup quand les auteurs jouent avec nous en nous présentant des personnages de ce genre. Des personnages pour qui on se prend d’affection, mais qu’on devrait en fait détester parce que ce qu’ils font n’est pas bien. Du moins en apparence.
« Peut-être qu’une histoire glaçante doit être écrite dans un endroit glacial. »
Billy est un ancien tireur d’élite de l’armée. Dans son rôle d’écrivain, il décide de nous raconter son histoire personnelle. Pour entrer dans son personnage et offrir une couverture réaliste, on lui suggère d’écrire pour vrai. Ce qu’il prend plaisir à faire. C’est l’occasion de découvrir alors un roman, dans le roman, celui de la vie de Billy, de son enfance traumatisante aux missions de guerre, en passant par son travail comme tueur, son amitié avec Bucky et sa rencontre totalement inattendue avec Alice.
J’ai aimé la forme de ce roman, assez particulière, ainsi que la description de toute la préparation entourant les « contrats » de Billy. Surtout que son dernier travail exige beaucoup de préparation et une longue couverture dans un quartier résidentiel. C’est avec étonnement et fascination qu’on découvre la façon dont il met en place toute la trame d’une couverture et qu’il se prépare à l’acte final: tuer un homme dont la tête a été mise à prix.
L’histoire de Billy Summers est passionnante et humaine à la fois. Les derniers chapitres m’ont beaucoup touchée d’ailleurs. C’est un ouvrage qui nous rejoint et qui démontre encore une fois tout le talent de Stephen King, qui peut passer avec fluidité d’un genre littéraire à l’autre. Il sait créer des personnages qui ont de la substance et qui viennent nous chercher.
« Peut-être que votre dernier boulot ne devrait pas être seulement le plus lucratif, peut-être qu’il devrait être aussi le plus intéressant. »
Billy Summers est assurément un personnage qu’on n’oublie pas. La teneur psychologique de ce roman est importante et apporte beaucoup de profondeur au texte. J’ai adoré ce nouveau roman du King. C’était une super lecture que je vous conseille assurément!
Billy Summers, Stephen King, éditions Albin Michel, 560 pages, 2022