La Machine à explorer le temps

«Je vis des arbres croître et changer comme des bouffées de vapeur ; tantôt roux, tantôt verts ; ils croissaient, s’étendaient, se brisaient et disparaissaient. Je vis d’immenses édifices s’élever, vagues et splendides, et passer comme des rêves. Toute la surface de la terre semblait changée – ondoyant et s’évanouissant sous mes yeux. Les petites aiguilles, sur les cadrans qui enregistraient ma vitesse, couraient de plus en plus vite. Bientôt je remarquai que le cercle lumineux du soleil montait et descendait, d’un solstice à l’autre, en moins d’une minute, et que par conséquent j’allais à une vitesse de plus d’une année par minute ; et de minute en minute la neige blanche apparaissait sur le monde et s’évanouissait pour être suivie par la verdure brillante et courte du printemps.»

C’est dans le cadre du Parcours victorien, auquel je participe et où l’on devait choisir le premier roman d’un auteur, que je me suis enfin penchée sur ce livre. Profitant d’une maladie, l’auteur l’a écrit et publié en 1895. Cette histoire deviendra un classique de la science-fiction et par le fait même, son premier roman.

Un homme que l’on appelle L’Explorateur du temps dit avoir inventé une machine lui permettant de voyager dans le temps. Il affirme être allé dans le futur, soit en l’an 892701. Et il entreprend de raconter son aventure à ses amis.

J’ai toujours entendu parler de ce roman comme d’une référence et ce, depuis que je suis enfant. Le livre est dans ma bibliothèque depuis 2008. J’avais eu suffisamment de temps depuis pour me faire une idée de ce roman. Mais la lecture a été très différente de ce que j’imaginais.

Je m’attendais à de gentils voyages victoriens dans le passé et le futur, d’un homme bien de son époque. Eh bien ce n’est pas tout à fait ce que j’y ai trouvé. L’Explorateur du temps se retrouve dans un futur vraiment très lointain. L’humanité a évolué en deux « races » distinctes, suite à des choix de société et ce n’est pas forcément pour le mieux.

« À ce moment, comme un coup de fouet à travers la face, me vint à l’idée la possibilité de perdre ma propre époque, d’être laissé impuissant dans cet étrange nouveau monde. »

L’auteur canalise dans cette histoire la peur de l’évolution et de ses ratées. On y découvre une humanité vraiment différente de la nôtre et on ne peut s’empêcher d’y voir l’illustration de la théorie de la sélection naturelle de Darwin. C’est un roman où « l’humain », dans son évolution, ses choix et sa façon de vivre, s’avance d’un pas résolu vers l’échec absolu.

J’ai été très surprise par ce livre et je suis contente de l’avoir lu car je ne m’attendais pas du tout à cela. C’est assez surprenant comme texte surtout si on le replace dans son époque. Un classique qui a inspiré plus d’un créateur et qui a été adapté sous différentes formes depuis, dont plusieurs adaptations au cinéma, au théâtre, dans les jeux vidéo ou en bandes dessinées. Une histoire qui a marquée les esprits et qui continue, sans aucun doute, à alimenter encore l’imaginaire d’auteurs.

J’aime découvrir des classiques et des livres dont on pense tout connaître car ils nous réservent bien souvent des surprises! 

La Machine à explorer le temps, Herbert George Wells, éditions Folio, 176 pages, 1959

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