La terre paternelle

Avec La terre paternelle, dont la première édition paraît en 1846 dans L’Album littéraire et musical de la Revue canadienne, Patrice Lacombe signe un récit réaliste qui s’attache à peindre les mœurs de nos campagnes. Il ouvrira la voie aux romans de fidélité à la terre, genre qui culminera cent ans plus tard avec Trente arpents de Ringuet. À l’allure d’une longue nouvelle, il raconte les déboires d’une famille paysanne à la suite de la décision du fils cadet de quitter l’espace paisible de la campagne pour séjourner dans les « pays d’en Haut». Le père, inquiet, décide de «se donner» à son fils aîné moyennant certaines rétributions. 

La terre paternelle est un classique québécois publié en 1846. C’est en quelque sorte avec cette œuvre que le roman du terroir est né.

Ce livre se lit aisément puisqu’il s’agit d’un court roman ou d’une très longue nouvelle, c’est selon. Il raconte l’histoire d’une famille de cultivateurs, les Chauvin. Alors que le plus jeune, Charles, décide de partir pour « vivre sa vie », le père est désespéré. Il ne rajeunit pas et il a peur que le départ du plus jeune donne des idées au plus vieux, Jean-Baptiste. Le père prend donc la décision de tout donner à son aîné, maison, terres, etc. Mais les choses ne se déroulent pas exactement comme il l’aurait espéré…

L’auteur, au moment où il écrit ce livre, est un peu à contre-courant. L’époque est au romantisme, lui parle de la terre et de devoir. Ce qu’il raconte dans son livre c’est la déchéance d’une famille et la misère noire dans laquelle elle plonge, à cause de l’exode d’un des leurs et de la ville qui est présentée comme le lieu de tous les péchés. Le salut passera par un retour à la terre, à l’air sain, à la routine sans surprise et au travail honnête. L’auteur glorifie la vie rurale et condamne la vie citadine. Il confronte aussi deux modes de vie: l’agriculture et la mode de se lancer dans les affaires commerciales. 

Ça semble un peu moralisateur tout cela, mais je réalise que les romans du terroir, qu’ils soient des classiques ou des romans plus modernes, me parlent beaucoup. J’aime m’y plonger, j’en aime l’atmosphère et bon, j’aime la vie à la campagne. J’ai beaucoup aimé ce classique. J’ai également aimé en apprendre un peu plus sur l’auteur dans l’introduction d’André Vanasse. Patrice Lacombe a mené une vie tellement droite et sans éclat qu’il est un peu tombé dans l’oubli.

C’est un livre que j’ai beaucoup apprécié! Si vous aimez le genre ou que vous souhaitez le découvrir, c’est un petit livre qui se lit vraiment très bien.

La terre paternelle, Patrice Lacombe, éditions Bibliothèque québécoise, 96 pages, 1993

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