La désobéissance civile

En juillet 1846, Henry David Thoreau est emprisonné pour avoir refusé, en signe d’opposition à l’esclavage et à la guerre contre le Mexique, de payer un impôt à l’État américain. Cette expérience sera à l’origine de cet essai paru en 1849 et qui fonde le concept de désobéissance civile. Un texte qui influença Gandhi, Martin Luther King ou Nelson Mandela, et ne cesse d’inspirer philosophes et politiciens depuis plus d’un siècle et demi.

Aussi petit que soit ce livre, aussi grand et hyper intéressant est le propos. On apprend beaucoup sur Thoreau et sa philosophie, sur ce qui, selon lui, devrait être une société idéale.

Une société gérée par nos gouvernements qui n’est en général pas juste pour tout le monde et n’est pas construite en tenant compte de la réalité de ceux qui y vivent. Ce ne sont pas des sociétés qui donnent accès à cette forme de liberté que nous devrions tous avoir. Il y est aussi question de l’esclavage, de la prison, de la religion et des impôts.

À son époque, l’esclavage était très présent et Thoreau en parle beaucoup vu qu’il prenait position et était contre. Il n’allait pas à l’église et refusait de payer certains impôts. Pour lui, le gouvernement et la religion ne sont régis que par des règles rigides, à suivre.

Ça prenait quand même beaucoup de courage pour contrer les gouvernements en place et la religion qui était omniprésente et qui réglementait la vie quotidienne. La vision de Thoreau est bien plus humaine, mais dérange fortement. Dans ce livre, on découvre que les idéologies de Thoreau l’ont mené à quelques reprises en prison. Sa façon de penser demeure tout de même très séduisante. Il me rejoint dans sa philosophie sur plusieurs points. Il tient tête aux lois et à ce qu’il juge comme incongru ou n’ayant pas de sens. Même emprisonné, il n’a pas l’impression de perdre sa liberté. La liberté va bien au-delà des murs où l’on est.

« Le citoyen doit-il jamais, ne fût-ce qu’un seul instant, ne fût-ce qu’extrêmement partiellement, abandonner sa conscience au législateur? Si oui, pourquoi alors avons-nous tous une conscience? Je pense que nous devrions être d’abord des hommes, et ensuite des sujets. Il est moins souhaitable de cultiver le respect de la loi que le respect du bien moral. La seule obligation que j’ai le droit de suivre est celle de faire en tout temps ce que je pense être le bien. »

Thoreau contestait pour ouvrir les yeux du gouvernement. Il refusait de se plier aux idées en lesquelles il ne croyait pas. Il est aussi partisan de laisser le choix aux gens de vivre dans la société ou un peu plus en marge. Ce qui se rapprocherait, pour lui, d’un état plus parfait, plus juste et plus glorieux.

Un livre que j’ai eu beaucoup de plaisir à lire. Je n’ai lu qu’une fois un autre livre abordant la pensée de Thoreau, Vivre une vie philosophique, Thoreau le sauvage , livre que j’avais d’ailleurs adoré. J’ai envie d’en lire d’autres et ce titre, La désobéissance civile, était un choix parfait pour débuter. Même en le replaçant dans son contexte, son propos est étonnamment actuel encore aujourd’hui.

La désobéissance civile, Henry David Thoreau, éditions Gallmeister, 48 pages, 2017

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