Le chant du cygne

Le haïku est le plus petit poème au monde, on le sait; ou on est sur le point de le découvrir. On pourrait même aller jusqu’à dire que c’est une poésie de l’image, oui, c’est ça ! Trois petites lignes qui nous racontent, mieux encore, qui nous montrent ce que tous on a déjà vu, entendu, senti, goûté ou touché. Et, dans …le chant du cygne, on y retrouve une foule d’images divertissantes allant de la vie domestique à l’actualité, en passant par la ville jusqu’au fin fond des bois, rêvant de canicule en se mouchant au Jour de l’An, écoutant le tchikadi-di-di des mésanges en équeutant des fraises, et tant d’autres instants glanés ici et là, au fil des jours et des saisons, qui n’attendent plus que le lectorat y jette un œil curieux et attentif!

Ce recueil est très beau, tant au niveau du texte que de la présentation. Chaque chapitre est présenté en langue abénakise avec sa traduction en français. Le titre est reprit à chaque page en français à gauche et en langue abénakise à droite. Entre chacun des poèmes on retrouve un petit dessin ayant un lien avec le thème du chapitre. Les quatre grands chapitres se déroulent au fil des quatre saisons. La présentation est vraiment jolie et soignée. C’est donc très agréable à lire.

Je découvre donc la plume de Diane Descôteaux avec ce très beau recueil de haïkus. J’aime énormément ce genre de recueil qui met l’emphase sur les toutes petites choses de la vie et de la nature, les petits plaisirs et les observations quotidiennes.

« moins trois à vingt-trois –
des restes de tas de neige
fument dans les bois »

C’est un recueil où la nature tient une très grande place. Les haïkus ce sont en quelque sorte des instantanés, des photos transposées dans la poésie. C’est une poésie que je trouve belle. Ce qui l’a rend encore plus jolie, c’est d’y découvrir le regard de l’auteure, sa façon de mettre en images de petits moments dans une année. Les arbres, les insectes, le passage des saisons, la vie journalière, le quotidien d’une famille, les petits et grands drames qui se déroulent dans les bois, pour les animaux, ou dans nos maisons et sur nos routes, pour la vie des humains.

« l’homme scie au ciel
du bois dans la pleine lune –
bûche de Noël »

Après avoir lu ce recueil, je me suis tout de suite dit qu’il irait rejoindre ceux de mes auteurs préférés. J’ai aimé la délicatesse des mots et la facilité de l’auteure à créer des images. Je ne pouvais pas mieux choisir. Ce recueil regroupe tout ce que j’aime: la nature, la poésie et la beauté des petites choses, ainsi que quelques fragments de langue autochtone.

Une très belle découverte!

Le chant du cygne, Diane Descôteaux, éditions du Grand Ruisseau, 119 pages, 2023

Laisser un commentaire