If

Les mouches se collent à ses cuisses, à ses cheveux. De petites mouches noires et des moustiques tous plus voraces les uns que les autres. Elle marche aussi vite que possible, râpant ses souliers du dimanche sur le sable du chemin.
Été 1984. Partis sillonner les chemins forestiers, ivres de liberté, Lyne et son amoureux s’égarent au fin fond des bois. Réfugiés dans une cabane jadis bâtie par un trappeur, plantée au cœur d’une nature grandiose et écrasante, ils font une découverte qui bouleversera le cours de leur vie.

J’aime beaucoup Julien Gravelle. C’est un auteur que je n’avais pas relu depuis longtemps, mais dont j’avais adoré les premiers livres. Son univers me parle beaucoup et ce livre-ci n’a pas fait exception.

If commence en 1921 et se termine en 2023. Chaque chapitre met en scène un personnage d’une même famille au fil des générations. Le premier, Léopold, est un homme dur et cruel qui fuit la société pour respirer enfin dans la nature. C’est un musher qui aime vivre dans sa cabane.

« Léopold a toujours été un de ces hommes pour qui la colère et la violence forment un refuge, un nid souillé et froid où l’âme se recroqueville tandis que le corps agité de spasmes réorganise par le vide son environnement. »

Dans la famille Malençon, ceux qui suivront sont tous des gars et des filles de bois, sauf Siméon, même s’il en a fait l’expérience contre son gré, à cause de son père. C’est en 1984 que sa fille Lyne, et son amoureux, feront une découverte dans une vieille cabane de trappeur qui va bouleverser leurs vies à tous…

Ce roman, je l’ai dévoré. J’en ai aimé la construction, qui avance dans le temps en donnant une voix aux différentes générations de Malençon. Les personnages sont rudes, la nature est parfois impitoyable. Mais le bois est toujours là, au fil du temps. La forêt qui protège, nourrit, isole, repose. La forêt qui cache aussi des secrets. Au centre de l’histoire, la cabane de trappeur, qui revient d’une époque à l’autre, dans la vie de chacun.

Julien Gravelle écrit vraiment bien. C’était le cas de ses premiers livres et c’est toujours le cas aujourd’hui. Je suis admirative de sa façon de créer tout un monde si riche en à peine 150 pages. Le genre de texte dans lequel j’aime vraiment me plonger.

Un auteur à lire ou à découvrir si vous ne le connaissez pas déjà! 

If, Julien Gravelle, Leméac éditeur, 152 pages, 2024

Laisser un commentaire