
Comme souvent dans les récits de David Grann, un homme est dévoré par son idéal. Ce personnage d’un autre temps sorti tout droit d’un film de Werner Herzog, se nomme Henry Worsley. The White Darkness raconte son extraordinaire histoire. Celle d’un militaire britannique fasciné par l’exemple d’Ernest Shackleton (1874-1922) et par ses expéditions polaires ; un homme excentrique, généreux, d’une volonté exceptionnelle, qui réussira ce que Shackleton avait raté un siècle plus tôt : relier à pied une extrémité du continent à l’autre. Une fois à la retraite, il tentera d’aller encore plus loin en traversant l’Antarctique seul, sans assistance.
The White Darkness est un livre qui m’attirait énormément et je suis vraiment heureux de l’avoir lu. C’est un livre que j’ai adoré, car l’histoire est vraiment très prenante. De savoir également qu’il s’agit d’une histoire vraie est encore plus fascinant.
« Il s’intéressait peu à ses études, mais disparaissait souvent à la bibliothèque, où il lisait de la poésie et des récits d’aventures. Un jour, il se procura un exemplaire d’Au cœur de l’Antarctique, le récit de l’expédition de Sir Ernest Shackleton, qui tenta vaillamment d’atteindre le pôle Sud entre 1907 et 1909, et de son échec. »
Avec cet ouvrage, David Grann entreprend de raconter l’histoire d’Henry Worsley, officier de l’armée britannique, passionné par l’Antarctique et surtout, par l’explorateur Ernest Shackleton. Adolescent, Worsley se procura un exemplaire d’Au cœur de l’Antarctique, le récit de l’expédition de Shackleton. Un homme qui devint son héros. Les aspirations de Worsley de devenir scientifique dans les contrées glacées ont été une motivation de toute une vie. Dirigé vers une carrière militaire par son père, l’appel de l’aventure, de la glace et du froid devient rapidement une obsession. Il souhaite réaliser ce que son héros n’a pas pu réussir jusqu’au bout. Un objectif à accomplir avant de prendre sa retraite.
Pendant toute sa vie, Henry Worsley puise sa source de motivation dans les récits entourant Shackleton et les hommes de son équipage. Shackleton a été une source d’inspiration, c’était en quelque sorte sa référence, tant dans sa vie militaire que lors de ses expéditions. Soucieux de réussir ce que Shackleton n’a pas réussi, cette expédition devient une forme de quête et d’obsession pour lui. Il part donc sur ses traces dans l’un des lieux les plus inhospitaliers de la planète: l’Antarctique.
« Dès que Henry Worsley fut en situation de commander des hommes sur le champ de bataille, il tenta de s’inspirer de l’exemple de Shackleton. Renonçant aux privilèges de son grade, il se lia d’amitié avec les soldats de son unité et prit part à leurs corvées. Quand ils se rasaient la tête, il se rasait également – même si cela lui donnait une allure « peu digne d’un officier », ainsi qu’un supérieur le lui fit observer. Il pratiquait la patience et l’optimisme et tentait de démontrer à ses hommes que, selon sa propre formule, « leur bien-être et leurs vies comptaient plus que tout ». »
Pendant ses expéditions, Worsley documentait son périple à l’aide d’un téléphone satellite. Il donnait des indications sur le déroulement de son voyage, la température ambiante, son état de santé, les difficultés auxquelles il devait faire face. On apprend à connaître Worsley au fil des pages, ses ambitions, ses rêves, sa vie de famille également malgré l’appel incessant de la glace et des expéditions. La conquête de l’Antarctique a d’abord été un projet fait à trois, avant de devenir une obsession pour l’intrépide Worsley qui a voulu accomplir cet exploit tout seul. L’ouvrage nous raconte le travail de préparation à l’expédition et le grand périple pour Worsley, son dernier voyage, lui qui a toujours eu l’envie de se surpasser et de pousser au maximum ses capacités. Il faut être très fort mentalement et physiquement pour passer à travers ces expéditions. L’histoire est donc très touchante, mais aussi inspirante, malgré le danger.
Beaucoup de photographies viennent appuyer le texte, des images tirées de l’histoire de Shackleton mais aussi de celle de Henry Worsley. L’auteur, David Grann, revisite l’histoire de Worsley et celle de Shackleton. Je savais que j’aimerais cette lecture avant même de la commencer, mais je ne pensais pas que ce livre m’habiterait autant. J’ai tellement aimé cette lecture qui nous donne envie de partir en expédition, malgré les côtés difficiles, les dangers et parfois la mort. C’est un ouvrage qui nous permet de vivre le voyage de deux explorateurs, à travers deux époques différentes, et de vibrer au fil de leurs découvertes et de leurs difficultés.
« Pourtant, à cause de très faibles niveaux de précipitations, l’Antarctique entre dans la catégorie des déserts. C’est à la fois le continent le plus sec et le plus haut, avec une élévation moyenne de deux mille trois cents mètres. C’est aussi le plus venteux, avec des rafales de vent atteignant trois cent vingt kilomètres à l’heure, et le plus froid, avec des températures qui chutent dans l’intérieur des terres à moins soixante degrés.
Ce récit de David Grann sur l’expédition de Henry Worsley est un livre fascinant et passionnant! J’ai adoré cette lecture, complétée par des photos du périple de Worsley et par des images issues de l’expédition de Shackleton. On lit ce livre d’une traite. C’est une histoire prenante et touchante, le portrait d’un homme aventurier, courageux et téméraire. On a l’impression de vivre l’expédition à ses côtés. Un véritable coup de cœur!
Des cartes des trajets des expéditions complètent le volume.
Un ouvrage que je ne peux que vous suggérer. Il m’a aussi donné envie de lire sur la vie de Shackleton. The White Darkness a été un immense coup de cœur pour moi. Un ouvrage qui se lit d’une traite tant il est captivant.
The White Darkness, David Grann, éditions du sous-sol, 160 pages, 2021
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