
Année 2122, quelque part en Amérique du Nord. Sur une terre aride et brûlée par le soleil, la paix et la sagesse semblent avoir déserté. L’ancien monde civilisé a laissé place au chaos et à la pauvreté, à la violence et à la sauvagerie. Dans un décor de western, au milieu de baraquements de fortune mêlés à des panneaux solaires modernes, les membres d’une communauté autonome survivent tant bien que mal. La quête de l’eau est une préoccupation de tous les instants. Le jeune Joshua est amoureux de Margot, la soeur de Sylvio, un adolescent brutal qui prend plaisir à le frapper. Sylvio appartient au clan des hauteurs, qui affirme son pouvoir en faisant régner la peur sur les autres habitants. Un jour, d’étranges événements se produisent. Dans cet univers d’après l’apocalypse, alors que le père de Joshua et son équipe travaillent sur le réseau d’approvisionnement en eau, des créatures éthérées surgies de nulle part s’en prennent à eux…
J’ai tout de suite été attirée par la couverture de cette bande dessinée de science-fiction. Visuellement, elle est superbe! Le dessin est vraiment magnifique. L’auteur nous amène dans un univers apocalyptique au parfum de fin du monde. Nous sommes en 2122. Le monde est plongé dans le chaos. La terre est brûlée par le soleil. On sent qu’il s’est passé beaucoup de choses du moment où le monde que l’on connaît a cessé d’exister, jusqu’à l’univers empreint de violence décrit par Jaouen Salaün. Dans ce monde poussiéreux et désertique, l’approvisionnement en eau demeure un grand défi. La végétation se fait rare. D’ailleurs, la présence de quelques tomates cultivées en hauteur par Joshua, suscite de l’étonnement.
Le monde d’Elecboy est loin d’être de tout repos. Des groupes violents prennent les commandes du quotidien des humains toujours en vie. Ils propagent la violence, l’injustice, les viols, instillent la peur pour calmer toute idée de révolte. Joshua pose un regard assez dur sur son entourage qui se laisse diriger par le groupe, pour éviter des conflits sanglants. Le jeune homme est aussi amoureux d’une fille, Margot, membre d’un de ces groupes, ce qui ne facilite pas vraiment leurs relations.
« Dès que je m’extraie de ce clan de fous, tu me ramènes de force!
-Non Margot. Je te mets en garde. On ne peut se mentir sur ses origines. Le sang de l’ancien, comme le mien, coule dans tes veines et dans celles de Sylvio. Aussi sale et visqueux soit-il, ce sang est le tien. »
Un jour, des créatures étranges se manifestent. D’où viennent-elles? Elles sont à la recherche de quelque chose. L’ambiance est plutôt intrigante.
La série Elecboy devrait compter quatre tomes. Ce premier tome comporte beaucoup de personnages et de clans. Ici l’auteur s’attarde principalement à mettre en place son univers. On a beaucoup de questions et bien peu de réponses. Sans doute seront-elles distillées au fil des tomes. L’atmosphère chaude et écrasante, ainsi que le contraste avec la noirceur de la violence sont très bien rendues dans la bande dessinée.
J’ai quand même bien aimé cette bd, assez particulière, même si beaucoup de choses nous laissent un peu dans le flou. Le monde d’Elecboy est violent, dur, géré par des hommes sans scrupule. La vie dans cet univers est loin d’être une partie de plaisir. J’ai hâte de voir où l’auteur nous mènera par la suite.
Elecboy tome 1: Naissance, Jaouen Salaün, éditions Dargaud, 64 pages, 2021