Au tout début du XXe siècle, un fait divers singulier défraye la chronique de Saint-Pétersbourg, la capitale de l’Empire russe: un tigre monstrueux fait régner la terreur dans la lointaine Sibérie. Il décime les troupeaux et massacre les villageois. Rares sont les voyageurs qui échappent à ses assauts. Le Tsar promet alors à qui osera l’affronter et parviendra à l’abattre une récompense fabuleuse: le poids du monstre en pièces d’or. Les chasseurs de prime se lèvent en masse mais sans grand succès. Le Tigre semble doué de prescience. Il évente leurs pièges et de gibier mis à prix se fait chasseur impitoyable, puis s’évanouit à nouveau dans la steppe. C’est alors qu’un jeune Pétersbourgois, Ivan, décide de se lancer à son tour dans l’aventure.
Le Tigre est l’un des premiers textes de Joël Dicker, écrit pour un concours littéraire. Je n’ai pas lu les autres romans de l’auteur, mais ce livre-ci m’attirait beaucoup à cause de son format et de l’objet-livre en lui-même. L’ouvrage a une belle couverture rigide colorée avec une jaquette. La qualité de l’ouvrage est agréable avec un signet intégré. L’histoire est magnifiquement illustrée par David de las Heras.
Le conte commence alors que deux moines qui traversaient le pays, font halte à Tibié, espérant être bien accueillis. Le village est plongé dans un calme inquiétant et les deux moines découvrent un véritable carnage. C’est aussi là qu’ils tombent nez à nez avec le tigre. C’est à partir de ce moment que l’histoire commence.
« Mais au détour d’une maison, leurs deux montures se cabrèrent soudain, apeurées. Les moines venaient de tomber nez à nez avec le responsable du massacre, le pelage encore taché de sang frais: un énorme tigre. »
Des chasseurs sont mis à profit pour trouver l’animal, qui se déplace de village en village. Le Tsar finira par mettre la tête du tigre à prix, attirant quiconque souhaite s’enrichir. Les volontaires ne sont pas nombreux, mais la récompense attire un jeune homme, Ivan, qui tentera sa chance. Vif, intelligent, il ne manque pas d’idées pour aller au bout de sa quête.
Le conte amène un très bon suspense, qui monte au fil des pages et de la traque du tigre. Comme bien souvent dans les contes, il y a une belle leçon à retenir. On voit également plusieurs facettes de l’homme. Il y a la bonté des gens qui veulent aider, mais aussi un portrait de l’homme gagné par la fièvre de l’or, aux actions pas toujours honnêtes ni justes. À ne penser qu’à soi, on fini par se faire prendre à son propre jeu. La témérité peut payer, jusqu’à un certain point.
L’histoire m’a beaucoup plu. J’ai adoré ce livre. Les images sont vraiment très belles et accompagnent parfaitement l’histoire. Les paysages enneigés et la traque dans la nature sont aussi bien rendus par le texte que par les illustrations. Ce livre se prête également très bien à une lecture à haute voix, ce que nous avons fait à la maison pour ce conte. Ce fut un très beau moment.
Un conte que j’ai adoré découvrir et que je vous conseille. C’est une belle lecture.
Le Tigre, Joël Dicker, illustrations de David de las Heras, éditions de Fallois, 64 pages, 2019