Depuis sa rencontre avec Daichi, Kôji envisage son quotidien d’un œil nouveau. Assumant désormais son pouvoir pour ce qu’il est, le lycéen veille avec bienveillance sur le petit garçon. Mais sa confrontation avec le père de ce dernier pourrait bien le surprendre… Tandis que dans l’ombre, un mystérieux individu semble s’intéresser aux capacités surnaturelles dont Daichi et lui font preuve. L’adolescent sera-t-il capable d’affronter les chamboulements que lui réserve encore la vie quotidienne ?
Ce deuxième tome que j’avais très hâte de découvrir m’a laissée quelque peu perplexe. Il reprend là où s’arrêtait le tome 1. Jusque là, c’est parfait. Mais un personnage fait une bien plus longue apparition, le père de Daichi. Son comportement est plus qu’étrange avec Kôji qu’il détestait dans le premier tome. Il l’invite avec ses amis à passer du temps « en famille » avec lui, sa femme et le petit Daichi. J’ai eu l’impression que ce périple ne menait pas à grand chose. Il ne sert qu’à exacerber la jalousie du père de Daichi et à offrir des confrontations entre lui et les adolescents. Le père est un drôle de bonhomme, agressif, idiot et souvent déplacé. Il est plutôt désagréable.
Je n’ai pas trouvé que ce voyage apportait grand chose à l’histoire, à part nous montrer à quel point le père n’est pas très adulte dans sa façon de se comporter. Il me semble que Daichi est plutôt dans l’ombre dans ce tome, alors que c’est son don et sa façon d’y faire face qui est si intéressant. Par contre, le comportement du père amène Kôji à tisser des liens avec Daichi qui sont plus forts et il tente de l’aider à se faire des amis.
On le voit aussi se questionner sur son don et sur la raison pour laquelle il est revenu peu à peu depuis sa rencontre avec Daichi. Ce don est à la fois une malédiction, qui rend celui qui en hérite beaucoup trop sensible pour bien cadrer avec le reste des gens et sociabiliser. Il isole, tout en permettant une ouverture au monde au-delà de ce que tous les autres peuvent expérimenter. C’est réconfortant, mais apporte énormément de solitude, pas toujours choisie. Daichi et Kôji sont différents à ce propos.
L’autre moment intéressant du manga c’est la rencontre du maître de Gontaro, le chien qui a adopté Daichi. On comprend plus de choses avec ce personnage. Il y a aussi tous ces liens avec les objets qui entourent les deux garçons qui prennent un tout autre sens à cause de leurs pouvoirs. Ça aussi, c’est très intéressant. Malheureusement, certains passages (assez longs) gâchent un peu le plaisir. Je me demandais par moments où l’auteur voulait en venir avec son histoire.
La couverture de ce second tome est vraiment très belle, le manga présente aussi de beaux moments entre le petit Daichi et Kôji, mais j’ai eu l’impression d’être dans une toute autre histoire, principalement à cause du personnage du père de l’enfant. Il est immature, par moments ridicule et détonne totalement avec ses réflexions stupides. Il reproche aux adolescents d’être des adolescents mais manque totalement de maturité de son côté. C’est un adulte avec des défauts exaspérants. C’est effarant. Il gâche l’histoire, que j’aurais préféré voir évoluer beaucoup plus autour de l’amitié de Daichi et Kôji. Il y a trop de monde dans ce tome et on y perd un peu toute la beauté du lien qui unit les deux garçons dotés d’un don si particulier. C’est dommage.
Un autre point étrange: j’ai eu beaucoup de mal à suivre l’histoire par moments. Je ne savais pas trop qui parlait ni à quoi servait certaines interventions des personnages. C’est un peu étrange.
J’aimerais bien connaître le dénouement de l’histoire. Je lirai la suite, en espérant que ce sera mieux, au moins à la hauteur du premier tome, qui m’avait plu. Ce deuxième tome m’a beaucoup déçue… Vous l’avez lu? Qu’en avez-vous pensé?
J’ai lu ce livre pour le Pumpkin Autumn Challenge.
Whispering t.2: Les voix du silence, Yoko Fujitani, éditions Akata, 191 pages, 2018