Navires de guerre

Navire de guerreRien de mieux qu’un peu de poésie pour parler d’un recueil de poèmes!
Le livre d’Élise Turcotte est une magie poétique ou s’entrelace l’amour, la frustration, le rêve.
Un rêve, une plume qui s’envole, qui trace toutes sortes d’arcs-en-ciel, de couleurs, de fraîcheur, de noirceur et de chaleur nous rappelant que la vie est une montagne russe dans un parc d’amusement, où on peut toucher le soleil, la lune, la mer, la rosée et la magie des mots qui nous ramènent au rêve.

Dans un imaginaire insaisissable ou l’auteure surplombe un navire de guerre immobile dans une mer morte, c’est avec une mémoire fictive remplie de silence, assaisonnée d’un désir et d’une passion inventée qu’elle nous rend ainsi possible d’accéder à son imaginaire. Le désir inventé nous permet de caresser la peau de ses mots dans la mémoire des pages blanches qui s’écrivent, meurent et recommencent. Une naissance qui s’éteint puis renaît.

L’auteur présente une plume exeptionnelle qui nous pousse à lire ce livre d’une traite, sans pause, sans répit. Elle nous hypnotise du début à la fin. On entre dans la peau d’une jeune fille qui va fantasmer, rêver et qui désire des choses qui semblent réelles mais qui ne le sont pas tout à fait. Elle fait un peu la même chose face à la mort et à ce qu’elle imagine quand elle sera plus vieille. Le recueil est fait comme si chaque fois on recommençait une nouvelle page, un nouvel imaginaire, un nouveau rêve.

Le titre provient d’un rêve d’un navire de guerre abandonné au milieu de la mer. Elle s’imagine toutes sortes de scénario en rapport avec l’amour, le regret, les grandes passions, le sexe. C’est un livre magnifiquement écrit, il y a de beaux jeux de mots et un bel entrelacement des images qu’ils provoquent.

Le contexte du livre est peu marqué au début, mais on réalise rapidement que c’est l’imaginaire qui est en fait le point d’ancrage du livre. La poésie laisse percevoir toutes sortes d’illusions, d’évasion. À travers le rêve d’un navire de guerre sorti de nulle part, une jeune fille rêve d’amour et de sensualité.

Navires de guerre nous donne l’impression que les mots virevoltent. Je ne savais pas du tout ce que j’allais entamer comme livre, étant donné qu’il m’a été offert. Comme j’aime énormément la poésie, c’était un livre bien choisi, intéressant et différent. Le titre ne relate pas ce à quoi on s’attend du livre, mais ce fut une belle surprise. L’amour, la rêvasserie, la mémoire, le silence et la passion sont au coeur du recueil.

« Y aura-t-il une image?
Ou alors comment parler d’un mouvement, celui des décors apparus, disparus, celui d’une main dans la répétition, ou alors l’histoire est un cabaret dans lequel je chantais, intensément, pour que tout revienne, pour que les traces s’écaillent miroitantes. Et maintenant, une autre ville où je n’oublie pas. »

L’écriture et le texte sont bien maitrisés. C’est une poésie très imagée, ce qui rend la lecture très intéressante. Un lecteur habitué à lire de la poésie devrait apprécier les couleurs que l’auteure apporte à son histoire. C’est peut-être une poésie moins accessible pour ceux qui n’ont pas l’habitude d’en lire. Pourtant, c’est un livre qui vaut le détour.

Navires de guerre, Élise Turcotte, Les Écrits des Forges, 61 pages, 1984

2 réflexions sur “Navires de guerre

  1. Je note l’auteure, que je ne connais pas, mais qui devrait me plaire. Si tu aimes les auteurs avec des écritures « poétiques » je te conseille vivement de découvrir Kenneth white.

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    • Allo Chinouk,
      J’espère que tu aimeras. En ce qui concerne Kenneth White je ne le connaissais pas, suite à ta suggestion je me suis quelques peu balladé sur le web pour en connaître d’avantage sur cet auteur et j’avoue qu’il semble avoir des livres intéressants. Lequel de ses livres me conseillerais-tu pour commencer?

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